Synopsis – Satin Rouge : Lilia
est pour tous une "femme rangée" une mère ordinaire.
Elle vit à Tunis, avec sa fille Salma, adolescente,
qu’elle élève seule depuis la mort de son mari.
Par un concours de circonstances et pour protéger sa
fille qu’elle croit à la dérive, Lilia se rend
un soir dans un cabaret. Un monde nouveau s’ouvre à
elle, attirant et inquiétant à la fois, celui
de la nuit, de la danse et des plaisirs. Elle ne peut s’empêcher
d’y retourner et se retrouve au fil des nuits "danseuse de
cabaret". Par la danse, elle redécouvre ses désirs
enfouis sous des années de devoirs. Elle va basculer
de l’exemplaire mère de famille qu’elle n’est plus
tout à fait à la femme de la nuit qu’elle n’est
pas encore vraiment.
Synopsis - Dirty Dancing :
Eté 1963. Baby qui vient d'avoir 17 ans, passe le mois
d'août en famille dans un village de vacances de l'Oregon.
Un soir, elle découvre le local d'un groupe de danse
formé par les animateurs du village. L'ambiance est
électrique, les couples se contorsionnent sur les rythmes
lourds et syncopés d'un classique du Rythm'n Blues
: le dirty dancing. C'est dans ce cadre exaltant qu'elle fait
la connaissance du beau professeur de danse Johnny Castle,
dont elle va devenir la nouvelle partenaire...
|
....................................................................
|
TRISTE CHAIR
Pour son premier film, Raja
Amari a réalisé une sorte de Dirty Dancing
tunisien. Comme dans le film très hollywoodien d’Emile
Ardolino, la jeune réalisatrice évoque l’émancipation
de la femme par la danse. Mais Satin rouge présente
une approche assez différente. Les deux films abordent
en effet deux époques, deux étapes différentes
de la vie d’une femme.
Dirty Dancing, ce
film des années 80 qui a fait fantasmer tant d’adolescentes
en pleine montée d’hormones, décrivait la prise
de conscience par une jeune américaine de son nouveau
statut : elle n’était plus une petite fille, mais
une vraie femme avec un corps aux formes nouvelles et aux
envies très différentes, avec notamment l’importance
prise par la chose sexuelle.
Dans Satin rouge, Raja Amari
dresse également le portrait d’une femme en pleine
mutation, mais les bouleversements qui l’agitent ne sont pas
du même ordre. Lilia, magnifiquement incarnée
par Hiam Abbas, n’a plus rien d’une adolescente, elle a laissé
sa jeunesse derrière elle et c’est bien là tout
son problème. Mère d’une jeune fille majeure,
qui s’apprête à quitter le domicile familial
pour voler de ses propres ailes, veuve depuis quelques années
déjà, elle n’a plus que sa télévision
pour lui tenir compagnie. Contrairement à l’héroïne
de Dirty Dancing, la pratique de la danse ne va pas lui permettre
de mieux appréhender un corps qu’elle connaît
par cœur, mais plutôt de le redécouvrir. Noyée
dans son rôle de mère au foyer, elle a fini par
oublier la femme, l’être sexuée qu’elle était.
|