Dans Le Fils, Olivier, le père,
le maître d’apprentissage, est un colosse au corps meurtri.
Il a sans cesse mal au dos. Il porte un corset de cuir. Il
s’adonne à des exercices de gymnastique aux vertus
thérapeutiques contestables, par habitude, comme un
exutoire à son profond malaise. L’adolescent dont il
décide de s’occuper, le meurtrier de son fils, à
la recherche d’un équilibre, au sens propre comme au
figuré, est en lutte permanente avec le sommeil. La
mort est inscrite dans leur chair. Dans le dernier plan du
film, Olivier aux côtés du jeune homme enroule
une corde autour de planches de bois protégées
par une bâche. On ne peut s’empêcher de penser
qu’ils s’apprêtent à transporter un cadavre.
Le petit mort est encore là.
Dans les deux cas, la caméra interroge le vide. Les
trois cinéastes s’attaquent à un paradoxe et
" réalisent " l’impossible. C’est
par un effet de loupe, en braquant par deux fois sa caméra
sur lui que Tsai Ming-Liang a fait disparaître son personnage.
Les frères Dardenne fixent leur objectif sur des corps
tourmentés, perclus de douleurs, des gestes banals,
quotidiens. La mort surgit sans cesse, de la vie filmée
" à l’arraché ".
2001Et là-bas, quelle heure est-il ? 1998The Hole 1997La Rivière 1994Vive l'amour 1992Les Rebelles du dieu neon / Rebels of the Neon
God 1991La Dernière Danse
.....................................................
Jean-Pierre et Luc
Dardenne
2001Le Fils
avec Olivier Gourmet, Morgan Marinne 1998Rosetta
avec Emilie Dequenne 1995La Promesse
avec Jérémie Renier, Olivier Gourmet
1992Je pense à
vous avec Robin Renucci, Fabienne Babe 1986Falsch avec
Bruno Crémer 1985 Pour que la
guerre s’achève, les murs devraient s’écrouler
1984Lorsque le bateau
de Léon M. descendit la Meuse pour la première
fois