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Gangs of New York (c) D.R.
Mais ce sera dans les années 50 que le jeune Scorsese (né en 1942) aura ses premiers chocs esthétiques avec la musique de film. " Je me souviens avoir vu Les contes d’Hoffmann de Michael Powell et Emeric Pressburger (…) qui m’avait appris la relation musique et caméra… " (4) Les mouvements de caméra dans Gangs of New York, peut-être plus que tout autre film de Scorsese, ont un rythme fondamentalement musical se projetant tous très violemment, in medias res, dans la réception spectatorielle - ou faudrait-il nommer ici : la réaction spectatorielle. Vraisemblablement le film le plus violent de Scorsese, mais une violence audiovisuelle avant toute chose. Scorsese, montreur de cinéma à réaction, créateur de fulgurances. " On ne rentre pas dans un film de Scorsese, on y est propulsé " écrivit Caroline Benjo (Vertigo, Ed. 1992, p.65).

Qu’il s’agisse de ses films sur la musique (New York, New York, 1977, The last Waltz, 1978, Bad 1987, Somewhere down the crazy river, 1988), ou ses documentaires (Italianamerica, 1974, American Boy, 1978, My voyage to Italy, 2001) ou ses fictions (Mirror Mirror, 1985, Color of Money, 1986, Casino, 1995), Martin Scorsese replace toujours la musique au cœur du cinéma. D’aucuns diront de Scorsese qu’il est un musicien frustré (il l’en a d’ailleurs déjà lui-même parlé) comme d’autres cinéastes des écrivains frustrés. Mais peut-être que le cinéma de Scorsese est surtout là pour nous rappeler une différence vitale et présente: celle existant entre le bruit et la fureur.

" Stanley Kubrick a dit un jour que la combinaison des images et de la musique est ce qu'il y a de plus fort au cinéma, " écrit Scorsese. " (…) Je sais que, sans la musique, je serais perdu. Très souvent, c'est uniquement en entendant la musique choisie pour mon film que je commence à le visualiser. " (2)





Traxzone
: site dédié à la musique de films



1)
Les anachronismes musicaux dans des films à costumes marquent d’ailleurs particulièrement le cinéma actuel depuis le milieu des années 90 (on peut penser surtout au travail de métachronisme remarquable proposé par Craig Armstrong)
2) Martin Scorses, in Les Cahiers du Cinéma, " Sans la musique, je serais perdu " (traduit de l’anglais par Serge Grünberg), Hors série spécial musique, déc. 1995. P.17
3) Martin Scorses, in La Revue du Cinéma, 1987, Interview à New York, février 1987
4) Martin Scorses, in Scorsese par Scorsese, Ed. Cahiers du Cinéma, 1989




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2001
Gangs of New York avec Leonardo DiCaprio
2001 Mon voyage en Italie
1999 A tombeau ouvert / Bringing out the Dead avec Nicolas Cage
1997 Kundun avec Tenzin Thuthob Tsarong
1995 Casino avec Robert De Niro
1993 Le Temps de l'innocence / Age of Innocence avec D. Day-Lewis
1991 Les Nerfs à vif / Cape Fear avec Robert De Niro
1990 Les Affranchis / Goodfellas avec Ray Liotta
1989 New York Stories avec Nick Nolte
1988 La Derniere Tentation du Christ avec Willem Dafoe
1986 La Couleur de l'argent / The Color of money avec Paul Newman
1985 After Hours avec Verna Bloom
1983 La Valse des pantins / The King of Comedy avec Robert De Niro
1980 Raging Bull avec Robert De Niro
1977 New York, New York avec Liza Minnelli
1976 Taxi Driver avec Robert De Niro
1975 Alice n'est plus ici Scorsese avec Ellen Burstyn
1973 Bertha Boxcar avec Barbara Hershey
1973 Mean Streets avec Robert De Niro
1969 Who's that knocking at my door ? avec Harvey Keitel
1967 Le Grand rasage / The Big shave (cm)