SYNOPSIS : Séduit
par l'idée de mettre en scène la Passion, la plus
célèbre histoire du monde, et d'incarner le personnage
de Jésus, Daniel part à la recherche d'acteurs
prêts à tout quitter pour le suivre. Il trouvera
Constance, Martin, Mireille et René, qu'il arrachera
sans peine à un milieu de travail hostile. Au cours des
recherches qu'il mènera pour mieux cerner son sujet,
Daniel fait d'étonnantes découvertes sur la vie
du Christ. Il sera aussi question dans le film de l'évangile
selon saint Marc, des publicités pour eaux de Cologne,
des frères Karamazov, du doublage de films pornographiques,
du Big Bang, de la recette du Coca-Cola Classique, du monologue
d'Hamlet, de l'inconvénient d'être né au
Burkina Faso, d'un soldat romain nommé Pantera, des fascistes
qui communient tous les jours, des transplantations d'organes
et de la vinaigrette de Paul Newman. Bref, de tout ce qui est
"incontournable".
A l’occasion du cycle La Foi au Forum
des Images à Paris, Pierre Gaffié (rédacteur
de cet article) aura le plaisir de vous présenter dimanche
16 février à 16h30 le film Jésus de
Montréal de Denys Arcand.
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UNE BIBLE ET DES ACTEURS...
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"Je ne pourrais
pas écrire une scène entre deux femmes seules
car c’est quelque chose dont je n’ai jamais été
témoin". Cette phrase de François Truffaut
semble avoir intrigué Denys Arcand, le réalisateur
de Jésus de Montreal, au point de la citer dans
l’un des – rares - entretiens publiés par la presse
française... (Positif n°312, Février 1987)
Ce "dogme" (qu’Arcand a pourtant battu en brèche
dans le fameux Déclin de l’empire américain
où il filmait non pas deux mais cinq femmes en clan)
est la confession lucide d’un cinéaste, ancien documentariste,
qui avoue "n’avoir aucune imagination"!
Alors d’où vient le sentiment que Jésus de
Montreal est précisément un scénario
explosif, insensé, où l’on se dit toutes les
5 minutes : "Non, il ne va pas quand même pas oser
!" Et où il ose pourtant.
Sans doute que l’accumulation de petites brindilles de réalité
peuvent allumer le feu bien plus que des scripts pseudo "inouïs"
mais qui à force de vouloir surprendre, n’étonnent
plus.
Arcand (qui est un auteur-réalisateur) a rempli ses
cahiers d’anecdotes, de souvenirs, de rencontres, et allumé
la mèche de l’un des jeux de massacre les plus inattendus
du cinéma contemporain... Journalistes, publicitaires,
justice, clergé : en 1h40, chacun verra son compte
réglé sans que l’on n’y trouve à redire,
car au fond, nous sentons que c’est aussi de nous que l’on
parle.
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