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Tsai Ming Liang (c) D.R. LE CINEMA
DE TSAI MING-LIANG
Par Philippe DUSSOL


AU PLUS PRES DE LA VIE

SYNOPSIS : Hsiao Kang est vendeur de montres dans les rues de Taipei. Quelques jours après le décès de son père, il rencontre une jeune femme, Shiang-Chyi, qui part le lendemain pour Paris. Hsiao Kang, oppressé par le comportement de sa mère qui attend le retour de l’esprit de son mari défunt, se réfugie dans le souvenir de cette jeune femme et tente de se rapprocher d’elle en réglant les montres et horloges de Taipei à l’heure de Paris. Là-bas, Shiang-Chyi affronte quelques péripéties qui semblent mystérieusement liées à Hsiao Kang.


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Notes à propos du synopsis du film Et là-bas quelle heure est-il ?

  Et là-bas quelle heure est-il ? (c) D.R.

Le synopsis, reproduit ici dans son intégralité, est celui qui figure dans le dossier de presse de Et là-bas quelle heure est-il ? Ce document est accompagné de la filmographie de Tsai Ming-Liang, de commentaires et d’anecdotes du réalisateur concernant ses comédiens et le film lui-même, d’une critique de Tony Rayns, d’une interview de Benoît Delhomme, directeur de la photographie de Et là-bas…Une filmographie du directeur artistique Yip Kam Tim, de Arena Films (producteur avec Homegreen Films de Et là-bas…), clôt ce dossier rédigé en trois langues (français, anglais, chinois).


Hsiao Kang…

Hsiao Kang est le surnom de Lee Kang-Sheng, l’acteur fétiche de Tsai Ming-Lang. Quand il parle de Lee Kang-Sheng, Tsai Ming-Liang dit Hsiao Kang. Dans Les Rebelles du dieu néon, Lee Kang-Sheng porte son vrai nom à l’écran. Dans Les Rebelles du dieu néon, La Rivière, Et là-bas…, le même appartement est utilisé comme décor principal. C’est l’appartement, dans la vie, de Lee Kang-Sheng.

Deux extraits des Quatre cents coups de François Truffaut, le film préféré de Tsai Ming-Liang, apparaissent dans Et là-bas... Le premier sur un écran de télévision par l’intermédiaire d’une vidéo achetée sur un marché (Antoine Doinel, plaqué contre les parois d’un manège de fête foraine, lutte contre la force centrifuge). Le second plein écran (Doinel toujours, errant dans les rues de Paris au petit matin, vole une bouteille de lait. Il la jette dans une bouche d’égout après avoir bu son contenu, goulûment, à toute vitesse).

Et là-bas quelle heure est-il ? (c) D.R.

Dans Et là-bas…, Jean-Pierre Léaud jouant son propre rôle rencontre, par hasard, dans un cimetière (le cimetière du Montparnasse ?), le personnage interprété par Chen Shiang-Chyi (qui n’a pas de nom), en visite à Paris. On s’étonne du peu de changement entre le visage de gosse du comédien entrevu tout à l’heure et son visage d’homme vieillissant. Quelques rides évidemment, les cheveux sont longs à présent, mais rien de plus. L’intensité du regard est absolument la même.

L’évocation de François Truffaut, de son œuvre, n’est pas un hommage. C’est un élément parmi beaucoup d’autres. Il relie les deux personnages principaux : Hsiao Kang et Chen Shiang-Chyi. D’après le cinéaste, il symbolise aussi le temps qui passe. Il constitue un axe du film, mais n’en est pas le point essentiel.

Lee Kang-Sheng n’est pas l’Antoine Doinel de Tsai Ming-Lang. Le comédien est peut-être une sorte d’écho de la personnalité du cinéaste mais certainement pas sa représentation. C’est ce qu’est Lee Kang-Sheng qui fait son intérêt. Tsai Ming-Liang ne l’envisage pas du tout comme un substitut, une copie de lui-même. Il est la matière du créateur, son médium. « C’est de découvrir qui il est, comment il évolue qui me fascine », déclarait, dernièrement, Tsai Ming-Liang dans un article de presse (Le Monde, Aden, n°176). Il insistait aussi, par ailleurs, sur la ressemblance physique frappante qui existe entre son père et Lee Kang-Sheng.