Cet enchevêtrement de scènes
elliptiques focalisées sur trois êtres en crise
est en fait une introspection. Jean Genet cinéaste
poursuit sa quête autobiographique. Par le biais d’un
scénario romanesque à mi-parcours entre le songe
et la réalité, il revient sur son cheminement.
Ses images " hyper-érotisées "
constituent une étude sociale, politique : Jean
Genet interroge le monde, il y cherche sa place.
O Fantasma est le premier long métrage
de Joao Pedro Rodrigues. En couleur, il semble passer
progressivement au noir et blanc. Ses dialogues sont limités,
presque inexistants.
Un jeune éboueur, Sergio, s’éprend d’un nageur.
Il épie sa proie, passe à l’acte (il séquestre
le garçon, il le viole), puis se réfugie (s’embourbe ?)
dans une décharge publique, son lieu de prédilection.
Il est donc de nouveau question d’une
crise. Cette crise, le corps de Sergio, son sexe nous la racontent.
Accablé par la chaleur, taraudé par le désir,
il va et vient, pleure, gémit, s’observe, se caresse,
se masturbe. La part d’érotisme de O Fantasma
est strictement documentaire. Aussi, lorsque, pour conclure
son récit, Joao Pedro Rodrigues fait disparaître
son héros sous une combinaison de latex, il revient
à l’essentiel. Depuis toujours, Sergio fouille dans
les poubelles. Depuis toujours, il erre dans Lisbonne et sa
périphérie. Depuis toujours, il cherche sa place.
On pense au film de Genet. Au jeune homme indolent, totalement
concentré sur lui-même, embrassant avec volupté
son bras, sa main, ses genoux. On pense au quadragénaire
qui se tord de douleur et de plaisir sur son lit, au gardien
fasciné qui caresse puis pointe son revolver, prêt
à tuer. Sergio est tous ces êtres à la
fois. Sa forêt est un amas de détritus.
Titre :
O fantasma Réalisateur :
Joao Pedro Rogrigues Acteurs :
Ricardo Meneses, Beatriz Torcato, André
Barboza, Eurico Vieira Editeur :
Eklipse Vidéo Public légal :
interdit aux moins de 16 ans Langue :
portugais Sous-titrage :
français, anglais Qualité :
Stéréo, couleur Durée :
90 minutes Type :
DVD Zone 2