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                    Parce que si le duo Stephen Daldry 
                      à la caméra et David Hare au stylo tient à souligner la 
                      grandeur de l'écrit, les deux compères tentent aussi de 
                      mettre en lumière le changement dans la continuité de la 
                      condition féminine en Occident. Certes, durant le XXe siècle, 
                      le sexe dit faible a obtenu plusieurs avancées significatives 
                      : droit de vote, diffusion des moyens de contraception et 
                      autorisation de l'avortement... Mais  au bout du compte, 
                      ces évolutions ont-elles réellement transformé celles à 
                      qui elles sont destinées ? Les femmes occidentales ont-elles 
                      changé leurs comportements ? Par sa réalisation, Stephen 
                      Daldry réfute cette thèse. En passant successivement d'une 
                      des trois histoires à l'autre, il montre combien les similitudes 
                      sont nombreuses. Malgré l'époque ou le milieu social.
                      
                      Cette accentuation des ressemblances qui sous-tend la démarche 
                      du réalisateur anglais est résumée dans le générique de 
                      début et sa structure ternaire parfaitement maîtrisée. Alors 
                      que les noms de l'équipe du film défilent sur l'écran, Stephen 
                      Daldry montre la simultanéité des comportements de ses trois 
                      héroïnes par une succession de plans très courts. Lorsqu'elles 
                      se réveillent, les trois femmes s'habillent, se regardent 
                      dans la glace, lissent leurs cheveux, arrangent un bouquet 
                      de fleurs avec des gestes presque identiques, des attitudes 
                      communes aux correspondances renforcées par la musique de 
                      Philip Glass et les costumes d'Ann Roth.
                      
                      
                    
                       
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                    Les compositions de Philip Glass 
                      se font plus présentes aux points de liaison des trois histoires. 
                      Elles courent d'un personnage à l'autre, les liant ainsi 
                      non plus seulement par l'image mais aussi par le son. Les 
                      costumes réalisés par Ann Roth, qui a fait partie du groupe 
                      de Bloomsbury (un courant artistique qui avait compté dans 
                      ses rangs Virginia Woolf et sa sœur) revêtent un rôle identique. 
                      Les trois héroïnes portent toutes des vêtements à dominante 
                      verte et bleue, pour souligner par l'apparence physique 
                      leurs ressemblances morales. Car bien plus que l'influence 
                      de la littérature évoquée plus haut, The Hours cherche 
                      à montrer une certaine persistance humaine, en l'occurrence 
                      ici une persistance féminine. Le temps a beau passer, les 
                      heures ont beau s'écouler, il restera toujours l'amour, 
                      la haine, la mélancolie et l'espoir. Tout ce qui fait la 
                      beauté et l'horreur de la vie.
                      
                      
                    
                    
 
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 | 2002 The Corrections de 
                                  Stephen Daldry
 2001 The Hours de Stephen Daldry 
                                  avec Nicole Kidman, Julianne Moore
 1999 Billy Elliot de Stephen Daldry 
                                  avec Jamie Bell, Gary Lewis
 
 
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