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Les Lois de l'attraction (c) D.R. THE RULES OF ATTRACTION
de Roger Avary

25TH HOUR
de Spike Lee

Par Saad CHAKALI
Lyon - 27 mars 2003


SYNOPSIS - The Rules of attraction : Au Camden College, l'essentiel de la vie des étudiants ne se déroule pas pendant les cours. Dans cet univers de fêtes et de débauche, Sean Bateman n'a pas usurpé sa réputation de tombeur. Une bonne partie des jeunes filles du campus peuvent en témoigner personnellement. Paul Denton, lui, affiche au grand jour son homosexualité, mais il a du mal à se trouver des partenaires. Lauren Hynde, pour sa part, est sublime. Elle n'en abuse pas encore. Elle est trop occupée à chercher sa place dans ce monde libertaire qui obéit tout entier aux lois de l'attraction...

SYNOPSIS - 25th Hour : La dernière nuit de liberté de Monty, un trafiquant de drogue, avant qu'il ne purge une peine de prison de sept ans au pénitencier d'Otisville. Autrefois l'un des rois de Manhattan, il s'apprête à dire adieu à une vie de faste et de plaisirs qui l'avait également éloigné de ses proches. Une soirée est organisée à cette occasion dans un night-club tenu par Oncle Nikolai, un mafieux russe. Tout son entourage y est réuni : son père, avec qui il va tenter de renouer des liens, ses deux anciens potes Jakob et Slattery, Kostya, un ami et complice russe, et Naturelle, sa compagne... Monty pense d'ailleurs que c'est elle
qui l'a dénoncé aux agents fédéraux. Mais l'heure tourne et celui-ci doit
faire des choix.

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USA 2003 : Comment ça va (avec les images de la douleur ?)

La troisième aventure de John Shaft est certainement la moins crédible de toutes, mais aussi la plus violente, la plus amusante et peut-être la plus " bis ". Avec son titre à la Tintin, Shaft in Africa (Shaft contre les trafiquants d'hommes en français) délaisse le polar urbain pour se lancer dans l'aventure exotique. Envoyé en Ethiopie par l'émir Ramila pour mettre fin à un trafic d'esclaves, le détective new-yorkais se fait passer pour un autochtone et remonte la filière jusqu'à Paris.

  25th Hour (c) D.R.

Le film de Roger Avary comme celui de Spike Lee propose chacun à sa façon, non pas en marge ni hors de la forteresse hollywoodienne mais juste en retrait, dans un souci partagé mais différemment traité de prise de champ et de distanciation effectuées au cœur du système, de regarder leur pays névrosé (The Rules of attraction) ou convalescent (25th Hour) pour en garder une image, en sauver quelque chose qui tiendrait d’une croyance dans un réel retrouvé (2). De quel morceau palpitant issu de quelles ruines agonisantes s’agit-il donc ? Une image qui est un regard in extremis partagé pour Avary, un corps et un regard qui in fine se réconcilient chez Lee. Si le premier examine à la loupe les conditions post-modernes d’une possible re-lecture vivifiante d’une série d’images congelées dans leur statut consommé de clichés arrêtés, le second préfère se donner le temps d’une prise de conscience pétrie de douloureuses contradictions à l’échelle individuelle qui trouve écho, à la fois dans sa propre trajectoire de cinéaste qui n’intéressait plus depuis longtemps en pouvant désormais interroger ses errements personnels, et dans le destin d’une ville – New York – après la catastrophe dont la violente inscription (Ground Zero) dit la permanence et la fragilité tant politique qu’ontologique qu’elle induit


LA REALITE DES IMAGES 

« De cette appréhension radicale et presque mystique de l’image [le cinéma moderne européen des années 60 dont les grands représentants sont Antonioni et Godard], capable de modifier et d’atteindre les régions les plus reculées du cerveau, on a aujourd’hui glissé insensiblement vers une logique plus massive, plus technologique et plus proche aussi des drogues de synthèse contemporaines (…) C’est évidemment dans le cinéma américain que cette révolution est la plus sensible »
Le Retour du cinéma, Thierry Jousse, Hachette Livre, 1996, p. 51