SYNOPSIS :
June Bukridge est une actrice de télévision anglaise qui connaît
un certain succès pour son rôle de joyeuse nurse de campagne
nommée Sister George. Elle vit tranquillement avec sa compagne
Childie jusqu'à ce que son émission et son couple soient menacés
par l'arrivée d'un producteur télé, prêt à tout pour réussir.
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ANALYSE
Killing of Sister George est une
œuvre cinématographique. Œuvre de ces hommes qui n’ont reculé
devant rien pour affirmer leur vision du monde à travers des
productions libres de toutes contraintes, de tous protocoles.
Quitte à faire un bide.
De tous les films sans contrainte d’Aldrich, Sister
George est peut-être le plus intransigeant, le plus
terrible. Comme si la rancœur accumulée et les grandes frustrations
de ses projets inaboutis ou ratés des années 60 (cf. :
Taras Boulba ) s’étaient enfin libérées dans ce premier
film en tant que producteur indépendant. Tourné dans ses propres
studios, The Killing of Sister George fut la première
réalisation d’Aldrich libre de tout tutorat. Projet insensé
et complètement fou pour un producteur mais finalement tout
à fait logique de la part d’un individualiste comme l’était
Aldrich.
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Lorsqu’on lui pose la question, en ce milieu
68 (quelle date !), Aldrich se contente de dire de manière
laconique : « Je vais faire Sister George
parce que je pense qu’il s’agira d’un bon film… ». Certes,
mais une telle réponse refusait d’évoquer la teneur-même de
la pièce de Franck Marcus. Bien sûr, en substance, il s’agissait
d’une critique tonitruante du monde de la télévision à travers
l’histoire de June, l’une de ses vedettes : la comédienne
interprétant la Sœur George à l’écran. Une adorable petite
religieuse qui passe sur sa petite mobylette à l’intérieur
d’une charmante petite commune typiquement anglaise avec son
pub, ses villageois… Une critique acerbe puisque la chaîne
décidait d’éliminer le personnage que jouait June.
Purement et simplement.
Mais la pièce de Marcus abordait aussi avec crudité la relation
lesbienne sans équivoque de la Sœur George avec sa petite
amie. Car si à l’écran Sister George est adorable, à la ville
il s’agit d’une grosse vache alcoolique terrorisant et torturant
de manière monstrueuse sa petite amie… Perdant sa célébrité,
et donc le seul attrait (croit-elle) de sa misérable existence,
June va voir disparaître tout ce à quoi elle tenait :
sa notoriété et son amie.
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