Annuaire boutique
Librairie Lis-Voir
PriceMinister
Amazon
Fnac

     

 

 

 

 

 
The Killing of Sister George (c) D.R. THE KILLING
OF SISTER GEORGE

de Robert Aldrich
Par Sébastien MIGUEL


SYNOPSIS : June Bukridge est une actrice de télévision anglaise qui connaît un certain succès pour son rôle de joyeuse nurse de campagne nommée Sister George. Elle vit tranquillement avec sa compagne Childie jusqu'à ce que son émission et son couple soient menacés par l'arrivée d'un producteur télé, prêt à tout pour réussir.

....................................................................

ANALYSE

  The Killing of Sister George (c) D.R.

Killing of Sister George est une œuvre cinématographique. Œuvre de ces hommes qui n’ont reculé devant rien pour affirmer leur vision du monde à travers des productions libres de toutes contraintes, de tous protocoles. Quitte à faire un bide.

De tous les films sans contrainte d’Aldrich, Sister George est peut-être le plus intransigeant, le plus terrible. Comme si la rancœur accumulée et les grandes frustrations de ses projets inaboutis ou ratés des années 60 (cf. : Taras Boulba ) s’étaient enfin libérées dans ce premier film en tant que producteur indépendant. Tourné dans ses propres studios, The Killing of Sister George fut la première réalisation d’Aldrich libre de tout tutorat. Projet insensé et complètement fou pour un producteur mais finalement tout à fait logique de la part d’un individualiste comme l’était Aldrich.

The Killing of Sister George (c) D.R.

Lorsqu’on lui pose la question, en ce milieu 68 (quelle date !), Aldrich se contente de dire de manière laconique : « Je vais faire Sister George parce que je pense qu’il s’agira d’un bon film… ». Certes, mais une telle réponse refusait d’évoquer la teneur-même de la pièce de Franck Marcus. Bien sûr, en substance, il s’agissait d’une critique tonitruante du monde de la télévision à travers l’histoire de June, l’une de ses vedettes : la comédienne interprétant la Sœur George à l’écran. Une adorable petite religieuse qui passe sur sa petite mobylette à l’intérieur d’une charmante petite commune typiquement anglaise avec son pub, ses villageois… Une critique acerbe puisque la chaîne décidait d’éliminer le personnage que jouait June. Purement et simplement.

Mais la pièce de Marcus abordait aussi avec crudité la relation lesbienne sans équivoque de la Sœur George avec sa petite amie. Car si à l’écran Sister George est adorable, à la ville il s’agit d’une grosse vache alcoolique terrorisant et torturant de manière monstrueuse sa petite amie… Perdant sa célébrité, et donc le seul attrait (croit-elle) de sa misérable existence, June va voir disparaître tout ce à quoi elle tenait : sa notoriété et son amie.