Mais si le résultat est distrayant -
et même plus - à l’écran, il faut savoir que la réalisation
de ce chef-d’œuvre n’a pas été faite sans difficulté. La majeure
partie des problèmes concernant Zombie reposait sur le
montage. Lors de sa sortie, le film a subi deux montages différents
: un américain, réalisé par Georges Romero et un autre - européen
- par Dario Argento, alors producteur. Tout le monde sait que
ces deux cinéastes ont des personnalités fortes et contrastées.
Ce qui devait arriver arriva : ils n’ont pas pu s’entendre sur
une version définitive du film. La version d’Argento est plus
longue de vingt minutes, mais paradoxalement, elle n’est pas
plus violente ni même traumatisante. Elle se focalise davantage
sur les excès gore tandis que celle de Romero tente d’approfondir
les personnalités. Incidemment, on se rend compte que cette
différence de montage tend à influer sur notre perception du
film. Si on regarde les deux versions du film, on se rend compte
qu’elles ne véhiculent pas les mêmes messages.
MAITRE ET DISCIPLE : ZOMBIE BOUFFE DU
CINEPHILE…
L’excellente trilogie de Romero a inévitablement
donné lieu à des ersatz dans les années 80 qui exploitèrent,
de manière peu ou proue inspirée, le filon jusqu’à ce qu’aujourd’hui,
des oeuvres brillantes et personnelles s’amusent à lancer des
clins d’œil très explicites aux films de Romero. Les deux bons
derniers exemples demeurent Nid de Guêpes, de Florent
Emilio-Siri ; et 28 Jours plus tard, de Danny Boyle.
Pour le premier, sorte de version française d’Assaut
de Carpenter, où figurait déjà une sorte de fusion entre La
Nuit des morts vivants et Rio Bravo, on notera la
fusillade dans l’immeuble, les masques des hommes au début qui
évoquent ceux des «guêpes» qui encerclent l’entrepôt, les relations
entre les deux potes du groupe complexifiée par les événements
âpres et la mort de l’un d’eux (l’un accompagnant l’autre vers
la mort), les rôles de femmes déterminées… En ce qui concerne
28 jours plus tard, l’épisode dans le centre commercial
où les héros se fournissent est une allusion immédiate, de même
que le final dans le château, qui correspond au rebondissement
scénaristique des «motards pillards» dans le centre commercial.
On peut ajouter en guise de conclusion que les prémisses de
Zombie sont manifestes dans The Crazies, réalisé
quelque temps auparavant par le même cinéaste.
Au même titre que Lucio Fulci et Dario Argento, et dans une
moindre mesure Umberto Lenzi et Ruggero Deodato, George A. Romero,
maître du genre, est un cinéaste qui inspire et continuera d’inspirer
les réalisateurs d’aujourd’hui et a fortiori ceux de demain.
Reste à savoir quand s’effectuera le revival du grand
George qui, espérons-le, réalisera d’ici peu le chef-d’œuvre
qui révolutionnera le genre. Mais les espoirs se sont quelque
peu tourmentés à la vue de Bruiser, son dernier film
sorti l’an passé, qui a déçu jusqu’aux plus fervents admirateurs
du bonhomme. Rien ne nous empêche néanmoins de voir ni de revoir
Zombie, éternel summum du genre...
2004 The
Ill 2000 Bruiser avec Jason Flemyng,
Peter Stormare 1992 La Part des ténèbres / The Dark Half
avec Timothy Hutton 1990 Deux Yeux maléfiques
avec Harvey Keitel 1988 Incidents de
parcours / Monkey Shines avec John
Pankow 1986 Le Jour des
morts-vivants / Day of the Dead avec Lori
Cardille 1984 Tales from
the Darkside (Série TV) 1982 Creepshow
avec Ted Danson, Ed Harris 1981 Knightriders
avec Ed Harris, Tom Savini 1978 Zombie /
Dawn of the Dead avec David Emge, Ken
Foree 1977 Martin
avec John Amplas, Lincoln Maazel 1974 O.J. Simpson:
Juice on the Loose 1973 The Winners
(série TV) 1973 Season of the
Witch 1973 La Nuit des
fous vivants / The Crazies avec Lane
Carroll 1971 There's Always
Vanilla 1968 La Nuit des
morts vivants / The Night of the living dead