SYNOPSIS  
                  Bruce Krentzer travaille comme chercheur à l’université de Bekerley. 
                  Spécialisé dans les questions de génétique, le scientifique 
                  cherche un moyen de régénérer les tissus humains. Lors de l’une 
                  des expériences, il est exposé à une surdose de rayons gamma. 
                  L’accident bouleverse son métabolisme. Les mutations chromosomiques 
                  héritées de son père David Banner voient leurs effets décupler 
                  par les radiations. Désormais, quand Bruce se met en colère, 
                  il se transforme en un monstre verdâtre surpuissant. | 
              
               
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                LA THEORIE DE L’ENTRE-DEUX 
                   
                    
                  
                     
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                  The Hulk  est une « surproduction 
                    d’auteur ». Ce n’est pas moi qui le dit, c’est le service 
                    de presse chargé de promouvoir le film aux critiques hexagonaux. 
                    L’expression est heureuse, elle résume parfaitement la dernière 
                    production tirée des comics de Marvel. D’un côté, Ang 
                    Lee veut faire intimiste. En insistant fortement sur la psychologie 
                    de ses personnages. De l’autre, il veut faire spectaculaire. 
                    En recourant aux effets spéciaux les plus sophistiqués du 
                    moment. Sauf qu’à trop vouloir jongler entre les genres, à 
                    trop vouloir juxtaposer les contraires, le réalisateur de 
                    Tigre et Dragon finit par rendre son film totalement 
                    neutre. Aucune émotion ne se dégage de cette énième histoire 
                    de scientifique rattrapé par ses folles expériences. Ne reste 
                    que l’ennui… et des douleurs lombaires fort désagréables provoquées 
                    par la recherche deux heures vingt durant de la meilleure 
                    position pour dormir. 
                     
                    La projection commence pourtant plutôt bien. La séquence d’ouverture 
                    est réussie. Ang Lee multiplie les plans de microscope, de 
                    tubes à essai, de centrifugeuses, de singes en cage… bref 
                    de tout ce qui fait l’attirail du parfait scientifique. Ces 
                    plans de coupe on ne peut plus classiques sont filmés avec 
                    classe. Les jeux d’ombre et de lumière sont parfaitement maîtrisés, 
                    l’éclairage bien au-dessus de la moyenne hollywoodienne. Ce 
                    qui n’est guère étonnant avec un certain Frederick Helmes 
                    comme directeur de la photographie. L’individu a notamment 
                    travaillé - excusez du peu - sur plusieurs Lynch (Sailor 
                    et Lula, Blue Velvet et Eraserhead) et quelques 
                    Cassavetes (Meurtre d’un bookmaker chinois et Opening 
                    Night ). À regarder les premières minutes de 
                    The Hulk, tout semble donc aller le mieux du monde 
                    dans le meilleur des films possibles. 
                   
                  
                     
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                  D’autant qu’Ang Lee parvient à mettre sous 
                    pellicule une ambiance délicieusement bédéphile. Grosses lettres 
                    de couleur jaune, tracé irrégulier, le générique est écrit 
                    dans une police rappelant celle utilisée dans les bandes dessinées 
                    des années 60-70. Durant ces décennies où Stan Lee n’était 
                    pas encore producteur exécutif de blockbusters, mais 
                    un auteur de B.D très inspiré. En 1962, associé à l’illustrateur 
                    Jack Kirby, il crée le personnage de Hulk. La destinée tragique 
                    de Bruce Banner rencontre un succès phénoménal et, mis à part 
                    une pause de quelques mois en 1999, les aventures du géant 
                    vert seront publiées sans interruption jusqu’à aujourd’hui. 
                    Le héros inventé par Stan Lee sera même si populaire que la 
                    chaîne américaine CBS en tirera de 1977 à 1982 une série télé, 
                    avec Bill Bixby dans le rôle de Banner et Lou Ferrigno dans 
                    celui de Hulk. 
                     
                    Dans sa réalisation, Ang Lee cherche visiblement à rendre 
                    hommage à l’œuvre de son homonyme américain. Ainsi, pour reproduire 
                    sur grand écran la division par vignettes qui fait la forme 
                    si particulière d’une bande dessinée, il utilise à plusieurs 
                    reprises un procédé cher à Brian de Palma et aux concepteurs 
                    de 24 Heures Chrono : le split-screen. 
                    Cette division de l’écran en plusieurs fenêtres permet d’éclater 
                    l’action selon plusieurs angles et donne dans les meilleurs 
                    moments du film l’impression de regarder une B.D. filmée. 
                    Toujours dans sa volonté de rester fidèle au grand Stan, Ang 
                    Lee a souhaité revenir à l’histoire initiale, celle de la 
                    bande dessinée. Il s’écarte donc volontairement du scénario 
                    de la série télé qui à l’inverse de la B.D. minimisait  le 
                    spectaculaire au profit du psychologique. 
                     
                     
                   
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