Annuaire boutique
Librairie Lis-Voir
PriceMinister
Amazon
Fnac

     

 

 

 

 

 
  Lou Ferrigno (c) D.R.

À certains moments du film, on sent bien qu’Ang Lee veut faire de l’humour. Mais les blagues sont si mauvaises qu’elles ne se distinguent pas des passages sérieux. Ou alors les passages sérieux sont déjà si ridicules qu’on a du mal à séparer l’humour volontaire de l’involontaire. La dernière partie du film en est le meilleur exemple. Le combat final entre le fils transformé en Hulk et le père devenu mutant polymorphe dépasse très largement les limites du n’importe quoi. Adaptation de B.D. ou pas, le spectaculaire doit éviter de devenir risible. Ce qui est loin d’être le cas dans cette scène. Mais la baston familiale est encore remarquable d’intelligence comparée à la chute, cette dernière image si importante car c’est elle qui va imprimer la rétine avant de retrouver la lumière du dehors. Pour clore The Hulk, Ang Lee ressort la vieille technique du « deux ans après ». Prenez un héros supposé mort, placez sur un fond noir une indication temporelle de votre choix (« six mois après », « huit mois plus tard »…), faites un plan de dos d’un personnage étrange dans un lieu situé à des milliers de kilomètres de l’endroit où se déroulait précédemment l’action, contournez-le d’un mouvement de caméra circulaire… suspense… qui voilà… notre héros bien sûr mais avec de la barbe et des cheveux plus longs pour bien montrer que le temps a passé depuis sa précédente apparition. Généralement, il prononce une dernière réplique pour annoncer le tome 2 déjà écrit et à moitié tourné et hop ! le film est terminé. Ang Lee suit la méthode à la lettre. La dernière réplique de Banner est même des plus réussies : « tu m’as énervé et tu ne vas pas aimer quand je m’énerve ».

En résumé, The Hulk aura passé plus de deux heures à chercher son style. Film d’auteur ? Avec un machin gélatineux qui joue au bilboquet avec des tanks ! Film d’action ? Avec une exploration freudienne du caractère des différents personnages ! Ni tout à fait l’un, ni vraiment l’autre, le film d’Ang Lee évolue dans une sorte de no man’s land cinématographique quelque part à la frontière de l’intime et du spectaculaire, dans un entre-deux sans attrait. Il rejoint ainsi sans gloire la liste - déjà longue - des transpositions ratées du catalogue Marvel Comics sur grand écran. Après les intellectuellement régressifs X-Men et Daredevil, l’idéologiquement vomitif Spiderman, voici l’artistiquement inexpressif The Hulk. Bien sûr, les adaptations des bandes dessinées Marvel ne sont pas toutes à jeter. X-Men 2 ou Blade 2 sont des long-métrages remarquables. Mais avec quatre films déplaisants pour deux réussis, la balance penche dangereusement vers le négatif. Et fait craindre pour les prochaines adaptations de superhéros made in Marvel l’apparition d’un mal difficilement récupérable : la saturation thématique.




The Hulk : Site officiel du film




Acheter ce livre ou DVD sur le site : Fnac
Acheter ce livre ou DVD sur le site : PriceMinister
Acheter ce livre ou DVD sur le site : Amazon
Acheter ce livre ou DVD sur le site : Librairie Lis-Voir




2002
The Hulk avec Eric Bana, Jennifer Connelly
2000 Tigre et dragon / Wo hu zang long avec Chow Yun-Fat, Ziyi Zhang
1999 Chevauchée avec le diable / Ride with the devil
1997 The Ice storm avec Kevin Kline, Joan Allen
1995 Raison et sentiments / Sense and Sensibility avec Kate Winslet
1994 Sale sucre de Ang Lee
1993 Garçon d'honneur / Hsi yen
1992 Tui shou / Pushing Hands avec Sihung Lung, Deb Snyder