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Les Larmes du tigre noir (c) D.R. LES LARMES DU TIGRE NOIR
de Wisit Sasanatieng

NUMERO ZERO
de Jean Eustache

MA VRAIE VIE A ROUEN
d’Olivier Ducastel et Jacques Martineau
Par Philippe DUSSOL


SYNOPSIS - Les larmes du tigre noir : un truand, amoureux d’une jeune fille de bonne famille fiancée à un jeune capitaine, libère celui-ci alors qu’il est censé l’exécuter. Il déclenche ainsi un engrenage sanglant.

SYNOPSIS - Numéro Zéro : le réalisateur de La maman et la putain interroge sa grand-mère sur sa vie, son histoire.

SYNOPSIS - Ma vraie vie à Rouen : Du jour où il possède un caméscope, un adolescent saisit les événements de sa vie quotidienne, mais le jeu n’est pas aussi innocent qu’il y paraît…

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TROIS MIROIRS

  Les Larmes du tigre noir (c) D.R.

Les larmes du tigre noir, premier film de Wisit Sasanatieng, n’est pas seulement un hommage aux films thaïlandais des années 60, aux romans-photos, aux westerns spaghettis. C’est aussi une mise à nu. Wisit Sasanatieng dresse un inventaire complet de ses goûts. Chaque séquence de son scénario est une confession.

Wisit Sasanatieng nous dit : « Voilà, j’aime les nénuphars, j’aime la brillantine, j’aime les épaules carrées, les robes vert d’eau. J’aime les moustaches aussi, les lèvres fardées, les visages (très beaux) déformés par la joie ou la douleur. J’adore me faire peur (j’aime les cervelles en morceaux, le sang qui gicle, qui coule, les cicatrices, les blessures, les dos frêles lacérés de coups). J’aime filmer les revolvers en gros plan comme des sexes en érection ».

Ma vraie vie à Rouen (c) D.R.

Malgré les apparences (sa légèreté caractérisée paradoxalement par des plans « empesés », caricaturaux), le réalisateur est assoiffé de réalisme, d’objectivité. Ses choix (de décors, de costumes, notamment, sa surprenante incursion dans le déroulement du film à propos du ricochet d’une balle) témoignent d’une démarche extrêmement scrupuleuse, obsessionnelle. Il dévoile sa personnalité, restitue ses fantasmes, comme on cherche à interpréter ses rêves.

On connaît le point de départ de Numéro zéro. Entouré d'une petite équipe, Jean Eustache filme, chez lui, sa grand-mère tout un après-midi. Le document est présenté en l'état.

Elle parle, la vieille (elle porte des lunettes noires, on pense à un tableau de De Chirico). Elle dit tout : la vie dure, la santé fragile, les enfants nombreux (les siens, ceux des autres, comme des portées de petits chats), le mari indigne, la belle-mère odieuse, aussi, surtout.