|
|
|
|
Dans le jeu des symboles religieux, la correspondance
d’une scène de Pat Garrett (1973) et de l’Evangile
selon saint Matthieu de Pasolini est des plus troublante.
Garrett, avant de tuer le Kid, s’exclame : « Jesus » !
Le premier mot est hors champ, il est déclamé sur l’image
des amants, alors qu’il patiente dehors pour le tuer. C’est
cette attente interminable qui est à rapprocher d’une scène
du cinéma pasolinien. Dans l’Evangile selon saint
Matthieu, les apôtres dorment dans la maison de Béthanie,
Judas est prostré dans une posture de prière angoissée. Garrett
est dans le même état moral et « il passe dans ses instants
sublimes quelque chose de la pure attente eisensteinienne,
et de la douleur énigmatique dreyerienne. Le temps et le sens
sont véritablement suspendus » (5). Les similitudes
dans le traitement de l’attente sont réelles, Garrett répète
trois ou quatre fois « Jesus », comme s’il s’apprêtait
à assumer un péché collectif et historique, à l’image de Judas.
Le sacrifice christique des membres de la horde est une catharsis
qui transcende toute question de morale. Ce renoncement volontaire
à la vie dans un but spirituel leur permet de gagner le salut
pour accéder au bonheur éternel qui est l’aboutissement du
sens de l’existence humaine. Ainsi, si Brice Parain affirme
dans Vivre sa Vie que l’erreur est nécessaire à la
découverte de la vérité, pour les héros de Peckinpah, aller
mourir en accord avec ses actes est l’acte ultime de rédemption.
|
|
1) Selon Peckinpah The Wild Bunch
est : « Une histoire sur des méchants
dans un monde qui change », in Tavernier,
op. cit..
2) In Assayas, Etoiles
et Toiles, 14 octobre 1985.
3) « Ils n’ont
aucune façade, il ne leur reste plus une illusion,
aussi représentent-ils l’aventure désintéressée,
celle dont on ne tire aucun profit, sinon la pure
satisfaction de vivre encore ». in Tavernier,
op. cit..
4) L’éducation stricte
que son père impose à sa famille par la lecture
quotidienne de la Bible peut expliquer l’intérêt
qu’il porte à la religion et pourquoi elle apparaît
dans son œuvre.
5) In Pasolini, portrait
du poète en cinéaste, Hervé Joubert- Laurencin,
p.94, ed. Cahiers du cinéma, 1995.
|
|
|
|
|
|
1983 Osterman
week end / The Osterman weekend avec
John Hurt
1982
Jinxed! de Don Siegel et Sam Peckinpah avec Bette
Midler, Ken Wahl
1978 Le Convoi /
Convoy avec Kris Kristofferson, Ali
McGraw
1977 Croix de fer /
Cross of Iron avec James Coburn, Maximilian
Schell
1975 The killer Elite /
Tueur d'élite
1974 Apportez-moi
la tête d'Alfredo Garcia avec Warren
Oates
1973 Pat Garrett
et Billy le Kid / Pat Garrett & Billy
the Kid
1972 Le Guet-apens /
The Getaway avec Steve McQueen,
Ali McGraw
1972 Junior Bonner
avec Steve McQueen, Robert Preston
1971 Chiens de paille /
Straw Dogs avec Dustin Hoffman, Susan
George
1970 The Ballad of
Cable Hogue avec Jason Robards,
David Warner
1969 La Horde sauvage /
The Wild bunch avec William Holden
1969 Un nommé Cable
Hogue / The Ballad of Cable Hogue
1965 Major Dundee avec Charlton
Heston, Richard Harris
1962 Ride the high
country avec Joel McCrea, Randolph
Scott
1961 Coups de feu
dans la Sierra / Guns in the afternoon
1961 New Mexico /
The Deadly Companions avec Maureen O'Hara
|
|
|