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Termanitor 3 (c) D.R. TERMINATOR 3, LE SOULEVEMENT DES MACHINES
de Jonathan Mostow
Par Stéphane KAHN


SYNOPSIS Dix ans ont passé depuis Le Jugement dernier. Désormais âgé de 22 ans, John Connor vit dans l'ombre, sans foyer, sans travail, sans identité. Mais les machines de Skynet parviennent à retrouver sa trace. Ils envoient alors vers le passé la T-X, une androïde nouvelle génération quasi-invulnérable, capable de disparaître, de se métamorphoser ou de devenir de la pure énergie, pour éliminer le futur leader de la résistance humaine mais également Kate Brewster, une jeune vétérinaire. Un autre Terminator, le T-101, est venu protéger la vie de John Connor. Ensemble, l'homme et la machine vont mener une lutte acharnée contre la T-X : de l'issue de ce combat dépendra le futur de l'humanité...

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  The Matrix relodade (c) D.R.

On ne peut pas vraiment dire qu’on l’attendait, pourtant T3 est une bonne surprise. Une surprise paradoxale tant les défauts et les insuffisances du film de Jonathan Mostow transforment ce produit opportuniste en un objet aussi étrange que fascinant. Ceci dit, soyons clairs, si T3 est un des blockbusters les plus intéressants de ces dernières années, c’est plus comme symptôme d’une franchise à bout de souffle que pour ses qualités propres.

Dans le fond, et même si son budget paraît le démentir, le film de Mostow possède un argument qui est celui d’une série B. En cela, il se rapprocherait plus du premier épisode que de l’imposant T2. C’est pourtant bien avec le deuxième volet que le film de Mostow ne cesse de dialoguer. Depuis le film de Cameron, plus de dix années ont passé et nombre de héros se sont succédé sur les écrans, apportant une diversité, une humanité parfois, que Schwarzenegger n’a jamais su trouver dans ses rôles. Aussi, malgré des séquences d’action efficaces, on ne peut s’empêcher de penser, en voyant le film, que tout cela est un brin daté, que, décidément, Schwarzenegger, avec son look cuir et ses lunettes de soleil, n’est plus « dans le coup ». Peut-être est-ce ce qui fait de T3 un film si émouvant. Car face à la prétention d’un Matrix Reloaded, face aux délires pyrotechniques de XXX ou comparé à l’hystérie et à l’ironie incessante de Charlie’s Angels, T3 fait figure de rescapé.

Terminator 3 (c) D.R.

T3 - c’est logique vu son sujet - abolit le temps, c’est un film démodé sorti des années 80/90, quand un McTiernan pouvait encore s’exprimer et quand Cameron préférait encore filmer des comédiens plutôt que les grands fonds… Alors, si T3 est plus touchant que la majorité des films d’action contemporains, ce n’est pas pour son histoire minimale, encore moins pour ses acteurs sous-employés, mais tout simplement parce que le film, tant formellement que narrativement, fait, 1h40 durant, l’aveu de son inutilité et de son impossibilité à se fondre dans le nouveau paysage du film d’action hollywoodien.

Dans un premier temps, pourtant, on est choqué, tant l’impression de revoir le deuxième opus est forte. Ce sont quasiment les mêmes scènes, le même découpage (l’arrivée des deux machines, l’entrée du Terminator dans un bar pour récupérer des vêtements, etc.). A un tel stade, on pense à un manque flagrant d’inspiration à peine tempéré par quelques touches d’humour distancié. Les choses n’iront pas en s’arrangeant, la première grande scène d’action mettant à nouveau en scène une poursuite moto / camion, et le T-X ayant beau être interprété par une femme n’étant qu’un décalque sexy du T1000 interprété par Robert Patrick.