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Schwarzenegger, justement, celui par qui
le film a quand même pu se faire, est le seul acteur rescapé
des deux premiers épisodes. Or, depuis quelques années, il
enchaîne bide sur bide et n’est plus pour le marché hollywoodien
que l’ombre de lui-même. Il devait fatalement revenir au personnage
qui a assis sa popularité. De là à voir le film comme une
coûteuse thérapie pour la star des années 80, il n’y a qu’un
pas. « La clé pour le jouer, c’est de tout faire comme
une machine, pas comme un être humain », explique-t-il.
Nous y sommes : le Terminator n’est qu’une machine duplicable
à l’infini, et pour le jouer Schwarzenegger a dû se sacrifier
et abdiquer toute velléité de devenir un jour un vrai comédien.
Ce nouveau volet présente un nouveau robot, qui n’est pas
celui du 2, ni celui du 1 (John Connor, intégrant inconsciemment
le fait qu’il est le protagoniste d’une suite / remake, se
plaint de devoir à nouveau tout lui expliquer). Pourtant,
c’est le même acteur qui semble emprisonné dans un même rôle,
qui est obligé de rejouer les mêmes scènes et de sauver à
nouveau le futur chef de la rébellion. Autour de lui, les
acteurs changent, les metteurs en scène se succèdent, mais
lui reste prisonnier d’un rôle qui a près de vingt ans. Le
Terminator ne peut vieillir. Si entre les deux premiers films
le personnage changeait du tout au tout (il devenait gentil),
entre T2 et T3, c’est à une pathétique répétition
du « même » que nous assistons. En douze ans, le
personnage n’a pas été reprogrammé, et l’acteur Schwarzenegger,
contrairement à Stallone, son éternel rival, n’a pas été repensé
par certains cinéastes (exception faite de Last Action
Hero de John Mc Tiernan qui fut un échec). Bref, c’est
comme si, depuis 1991, le temps s’était arrêté et comme si
Arnold Schwarzenegger n’avait plus comme perspective pour
plaire que de répéter à l’infini le même rôle mythique, celui
d’une machine que l’on reproduit à volonté…
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Alors que bien des films d’action hollywoodiens
sont inutiles ou anecdotiques, les initiateurs de Terminator
(Vajna, Kassar, Schwarzenegger) n’ont pu se résoudre à abandonner
un tel personnage au passé et ont semble-t-il décidé d’assumer
pleinement leurs contradictions. En se lançant dans la mise
en chantier de cette suite impossible, ils ont sans doute
cassé leur jouet. C’est ce qui fait de T3 un film si
étrange. Car même si un Terminator 4 se fait un jour,
T3 aura tout eu, déjà, du chant du cygne…
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2002 Terminator
3 : le soulèvement des machines
2000
U-571 avec Harvey Keitel, Bill Paxton
1997
Breakdown / Point de rupture avec Kurt
Russell, J.T. Walsh
1991 Black Angel
avec Peter Strauss, William O'Leary
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