SYNOPSIS :
D'abord, il y a Basile Matin, un jeune gars qui a rêvé
de Faftao-Laoupo, le symbole de l'avant dernier sommeil... Maintenant,
il sait que s'il dort encore, il va mourir et le problème,
c'est qu'à son âge, on aimerait bien avoir toute
la vie devant soi. Ensuite, il y a Igor, un autre jeune gars
qui travaille un peu et fait également des études...
Mais il n'a pas d'argent et il s'ennuie. Alors l'histoire de
Basile, même s'il n'y comprend pas grand chose, l'intéresse
diablement. Enfin, il y a Johnny Got. Un peu journaliste bénévole,
un peu détective et pas mal voyou, il s'intéresse
beaucoup aux histoires qui ne le regardent pas... Et celle de
Basile le passionne... |
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Pas
de repos pour les braves s’inscrit
à la fois dans la lignée des films engagés de Guiraudie et dans
celle de ses essais absurdes. Entre Du soleil pour les gueux
et Ce vieux rêve qui bouge, le réalisateur reconstruit
un espace : le Sud-Ouest, transformé en microcosme international,
et un temps : l’éternité.
Assis dans un bistrot devant sa tasse de
chocolat, un jeune homme raconte une singulière histoire à
son interlocuteur passif, celle de Faftao-Laoupo, qui annonce
la mort à celui qui la rencontre en rêve la veille de son
dernier sommeil. Lui-même condamné, il quitte précipitamment
la pièce, et disparaît dans un accès de fureur. Son interlocuteur,
s’interrogeant sur la nature de cet étrange garçon, part à
sa recherche. Dans un petit village, il rencontre sa mère
qui vit dans une maison aux volets roses. Elle lui dit de
ne pas s’inquiéter, car son fils disparaît fréquemment, parfois
pour plusieurs années.
Alors on laisse cette première piste, ce
premier fil conducteur pour découvrir la vie d’Igor, le jeune
homme passif, qui roule en Fiat 500 orange, et s’ennuie mortellement,
lui qui, avec 5000 francs par mois, même lorsqu’il fait ses
comptes, ne parvient pas à joindre les deux bouts, et constate
qu’il se fait vraiment chier, comme s’il venait de découvrir
que la vie n’a pas de sens…
Pour remédier à cet ennui et à cette solitude,
Igor va se mêler de ce qui ne le regarde pas. Il se rend sur
les lieux d’un crime affreux : au village, la population
a été décimée. Et pas de trace de Basile, le garçon mystérieux.
Comme Johnny Got, un détective raté aux bottes de cow-boy
et à la voiture jaune, il va s’intéresser à ce fait divers
sordide, et rompre l’ennui qui le rongeait. Tous les deux
dans la Fiat 500, sous la pluie battante, Igor et Johnny Got
attendent que ça se passe. C’est plus facile quand on est
deux.
Mais Basile, le garçon qu’on avait presque
oublié, réapparaît et termine de détruire toute existence
dans son petit village du sud, comme pour prendre sa revanche
sur le terrible Faftao-Laoupo.
Alors la vie prend une toute autre forme.
Le Sud-Ouest devient le monde, les genres se mélangent, Village-qui-vit
répond à Village-qui-meurt, et l’on n’a pas besoin de dormir
pour vivre, seulement de rêver. Car rêver, ce n’est pas dormir,
n’est-ce pas ?
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