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Greetings (c) D.R. GREETINGS
de Brian De Palma
Par Cécile GIRAUD


SYNOPSIS : Trois amis new-yorkais : Paul Shaw (Jonathan Warden), Lloyd Clay (Gerrit Graham), et Jon Rubin (Robert De Niro) essaient par tous les moyens d'éviter de partir combattre au Vietnam, et se livreront à leurs fantasmes favoris avant la convocation par le bureau militaire.

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ANALYSE

  Greetings (c) D.R.

En 1968, après avoir tourné plusieurs courts et moyens-métrages et deux longs, fictions et documentaires pervertis ( The Responsive Eye), Brian De Palma réalise Greetings, objet de tous les fantasmes des analystes depalmiens. D’une part, il tourne avec Robert De Niro, dont c’est l’un des premiers films (en fait le second avec De Palma après The Wedding party en 1966). De l’autre, il expose son programme, les thèmes à venir, ses obsessions, ses fantasmes, son moi en somme.

Greetings est un objet paradoxal. Totalement inédit en France jusqu’à maintenant, il est à la fois passionnant et presque décevant de découvrir l’un des premiers films du maître, à l’aune de son importante filmographie, qui a plus d’une fois abordé les thèmes du voyeurisme, du lien entre les gens, du double, et creusé ses références fétiches (Hitchcock, Antonioni).

Greetings (c) D.R.

Dans Greetings, De Palma met toutes ses influences dans un chapeau et les mélanges pour en faire un pamphlet, un véritable programme, puisque l’on sait que ses références sont inchangées. De Palma ne semble pas digérer l’Histoire à la fois politique et esthétique de ces dernières années, restant bloqué sur l’assassinat de John Fitzgerald Kennedy, la guerre du Vietnam, Hitchcock, Blow up d’Antonioni.

Touchant pourtant constamment aux dernières technologies, en témoigne Mission to mars, De Palma ne cesse de tourner autour des hommes, testant leur résistance, leurs pulsions (voyeurisme, sexe, mort). De Palma, un cinéaste humaniste ? Si ses personnages sont le plus souvent caricaturaux, (valeureux américain dans Mission to Mars, plantant fièrement son drapeau alors que la dignité américaine s’est envolée en même temps que ses astronautes, les laissant braver une mort certaine, femme fatale dans le film du même nom, psychotique typique dans L’Esprit de Caïn, psychiatre travestis dans Dressed to kill, et j’en passe…), ils n’en sont pas moins attachants, reflétant une humanité rêvée, une vie rêvée, celle que l’on aimerait avoir, pleine de dangers et d’imprévus, pleine d’un trop plein d’amour incontrôlable. De Palma semble avoir foi dans les hommes, et trouve à ses héros des qualités cachées, comme pour le personnage de Snake Eyes, flic raté et perverti, mais vrai héros.