Une exploration
du genre
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Une chose est sûre, Richard Curtis, le scénariste,
producteur et nouvellement promu réalisateur (pour Love
actually), ne se contente pas de calquer un schématype
de comédie romantique de film en film (Quatre Mariages
et un enterrement en 1993, Coup de foudre à Notting
Hill en 1999, Le Journal de Bridget Jones en 2001
et Love actually en 2003), puisque c’est avant tout
une exploration du genre de la comédie romantique qui va se
décliner sous la forme de la comédie de mariage (Quatre Mariages…),
du conte de fées (Coup de foudre à Notting Hill), de
la comédie romanesque (Le Journal de Bridget Jones)
ou bien de la comédie chorale (Love actually). Et au
cœur de cette exploration formelle du genre et de ses sous-genres,
l’originalité du propos de Curtis tient sûrement aussi au
fait qu’il puise ses idées dans sa propre vie, comme celle
par exemple, qui remet en cause la légitimité du mariage dans
Quatre Mariages… : « Dans la première
version de Quatre Mariages…, les héros devaient se marier
à la fin et j’ai décidé de changer cela, parce que dans ma
vie privée, je décidais à ce moment-là de ne pas me marier, »
nous expliquait Richard Curtis lors de notre entretien.
A la source de l’écriture de son dernier opus Love actually,
c’est une simple observation dans un aéroport qui a conduit
Richard Curtis à s’interroger sur la nature de l’amour dans
notre société, à travers ses formes multiples, d’où la nécessité
d’un film choral pour les mettre en scène : « Effectivement,
j’aime beaucoup les scènes de retrouvailles, et c’est pour
cela que j’ai choisi de situer aussi ce film à Noël, qui est
pour moi le moment où on est finalement obligé de laisser
une chance à l’amour. Où l’on est obligés d’être romantique
en quelque sorte. C’est vraiment le moment de la dernière
chance à certaines étapes de nos vies. Et en ce qui concerne
les aéroports, c’est vrai qu’un jour, je me suis retrouvé
pendant une heure et demie dans un aéroport à attendre devant
une porte. Et comme vous le savez dans un aéroport, on attend
qu’une seule personne, on est donc obnubilé par un seul regard
et là j’ai eu l’occasion de voir ces gens autour de moi et
l’on a vraiment envie de pleurer, de voir ces gens, ces émotions
qui sont là devant vous et que l’on ignore d’habitude complètement, »
nous précisait Richard Curtis lors de la conférence de presse
de Love actually.
Londres, la nouvelle capitale de
la romance
« Il est absolument crucial de montrer
Londres à l’écran. Hollywood est parvenue à créer le mythe
de l’Amérique. Il faut absolument qu’un film parvienne à faire
pour Londres ce que Manhattan de Woody Allen a fait pour New
York, » soulignait récemment Duncan Kenworthy, le
producteur des comédies de Richard Curtis. C’est un Londres
contemporain que Richard Curtis va écrire et représenter de
manière pourtant sensiblement différente à travers chacun
de ses films.
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