SYNOPSIS :
L’Éclipse débute là où s’était terminé
La Nuit ; toujours à l’aube et sur une séparation amoureuse.
Vittoria quitte Ri-cardo et rejoint sa mère qui est passionnée
par la Bourse. Incapable d’attirer son attention, elle se tourne
vers Piero, un jeune agent de change. Dès lors, Antonioni nous
montre la chronique d’un amour qui n’aura pas lieu. |
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DU VENTILATEUR AU LAMPADAIRE
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Dès la première scène de L’éclipse
– la séparation de Vittoria et Riccardo-, se détache peu
à peu, sans que l’on y prenne garde, un élément scénariquement
à priori anodin : le ventilateur de la pièce. De manière cyclique,
il apparaît et réapparaît dans le champ. Dans les différents
cadrages, les courants d’air qu’il fait circuler prennent dans
l'espace scénique toutes les directions de flux possibles. Même
un spectateur attentif a bien du mal à localiser la source de
ces flux. En fait, sans que l'on y prenne garde, ce ventilateur
devient l'élément prégnant de la scène.
Les individus, en ce début du film, sont pris dans un monde
d’objets. Dans cette scène de séparation, un monde de choses
entoure Vittoria (Monica Vitti) et Riccardo (Francisco Rabal),
et les « imprègne », à l’image de la présence à peine perceptible,
mais persistante et lancinante du ventilateur. Suite à cette
scène, sur le chemin du retour de Vittoria chez elle, le monde
moderne des objets et le monde naturel se confondent dans les
différents cadrages des plans de la scène… Mais progressivement,
au cours du film, le monde des objets va paraître, de plus en
plus, prendre le pas sur le monde naturel, devenir nouveau et
étrange.
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