SYNOPSIS :
Dans une fête foraine, Charlot le vagabond est poursuivi par
un policier qui le prend pour un voleur. Pour lui échapper,
il rentre dans un cirque et perturbe un numéro de clown suscitant
le rire et l’enthousiasme du public endormi. Le patron lui propose
de faire des essais qui ne le convainc pas. De fait, il provoque
l’hilarité par inadvertance sans s’apercevoir que sa gaucherie
est un atout. Engagé et sous-payé, Charlot s’éprend de la fille
du patron, l’écuyère Merna battue par son père. Amoureuse du
nouveau funambule de la troupe Rex, Charlot tentera d’éclipser
son rival lors d’un numéro d’équilibriste. Il n’arrive plus
à faire rire le public accablé de chagrin d’amour. Il est renvoyé.
Merna le rejoint la nuit et lui propose de partir avec lui,
il refuse et l’aide à rejoindre celui qu’elle aime : Rex.
Il renonce à tout, à la femme qu’il aime et au monde du cirque. |
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Retour sur The Circus / Le Cirque à l'occasion de
la sortie en DVD, chez MK2, de la collection des films de
Charlie Chaplin.
LES CERCLES
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Dès les premiers plans du film, une
forme semble s’imposer d’emblée : le rond, le cercle, le cyclique.
Le rond même de la piste du cirque, des anneaux, des lampes,
des estrades en forme de disque, de la bague de Merna, ou
bien de la boucle de répétition de ce même plan du générique
où Merna se balance de façon cyclique sur un trapèze, mais
aussi le rond de l’ouverture à l’iris, du cerceau que transperce
Merna, le rond de lumière qui suit les évolutions de la jeune
fille, ou encore les cercles que décrit Merna en tournant
autour de son père, le directeur du cirque, etc…
Mais il y a plus. La figure du cercle se retrouve dans un
certain nombre « d’incohérences » que l'on peut déceler dans
l'oeuvre. Lors de la première scène du film, les deux raccords-regards
du directeur à Merna, lorsqu’il la réprimande, sont faux.
Etrangement, à deux reprises, on « casse l’axe » de la règle
–orthographique- du champ contre champ. On sent bien, dans
ces plans, qu’il y a une difficulté, voire une impossibilité,
à suturer les espaces. De même, on remarque, quelques instants
plus tard, lorsque le directeur réprimande les clowns qui
ne font rire personne, que bizarrement les plans sur les clowns
ne sont pas dans le point de vue subjectif du directeur qui
s’adresse à eux. En effet, ce point de vue se situe sur un
cercle imaginaire, prolongeant l’arc de cercle clowns/directeur,
diamétralement opposé au directeur. Comme si le directeur
« prenait à témoin » une personne imaginaire. Il manque un
regardant. Pour le moment, cette personne est le spectateur.
Mais cette place, violemment montrée par le geste brutal de
la main du directeur qui atteint presque la caméra, désigne
un vide, une « place à prendre ». Peut être cette place est-elle
celle de Charlot qui arrive justement à la séquence suivante,
parmi les attractions de la fête foraine ?
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