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Le Cirque (c) D.R. LE CIRQUE
de Charles Chaplin
Par Philippe LUBAC


SYNOPSIS : Dans une fête foraine, Charlot le vagabond est poursuivi par un policier qui le prend pour un voleur. Pour lui échapper, il rentre dans un cirque et perturbe un numéro de clown suscitant le rire et l’enthousiasme du public endormi. Le patron lui propose de faire des essais qui ne le convainc pas. De fait, il provoque l’hilarité par inadvertance sans s’apercevoir que sa gaucherie est un atout. Engagé et sous-payé, Charlot s’éprend de la fille du patron, l’écuyère Merna battue par son père. Amoureuse du nouveau funambule de la troupe Rex, Charlot tentera d’éclipser son rival lors d’un numéro d’équilibriste. Il n’arrive plus à faire rire le public accablé de chagrin d’amour. Il est renvoyé. Merna le rejoint la nuit et lui propose de partir avec lui, il refuse et l’aide à rejoindre celui qu’elle aime : Rex. Il renonce à tout, à la femme qu’il aime et au monde du cirque.

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Retour sur The Circus / Le Cirque à l'occasion de la sortie en DVD, chez MK2, de la collection des films de Charlie Chaplin.


LES CERCLES

  Le Cirque (c) D.R.

Dès les premiers plans du film, une forme semble s’imposer d’emblée : le rond, le cercle, le cyclique. Le rond même de la piste du cirque, des anneaux, des lampes, des estrades en forme de disque, de la bague de Merna, ou bien de la boucle de répétition de ce même plan du générique où Merna se balance de façon cyclique sur un trapèze, mais aussi le rond de l’ouverture à l’iris, du cerceau que transperce Merna, le rond de lumière qui suit les évolutions de la jeune fille, ou encore les cercles que décrit Merna en tournant autour de son père, le directeur du cirque, etc…

Mais il y a plus. La figure du cercle se retrouve dans un certain nombre « d’incohérences » que l'on peut déceler dans l'oeuvre. Lors de la première scène du film, les deux raccords-regards du directeur à Merna, lorsqu’il la réprimande, sont faux. Etrangement, à deux reprises, on « casse l’axe » de la règle –orthographique- du champ contre champ. On sent bien, dans ces plans, qu’il y a une difficulté, voire une impossibilité, à suturer les espaces. De même, on remarque, quelques instants plus tard, lorsque le directeur réprimande les clowns qui ne font rire personne, que bizarrement les plans sur les clowns ne sont pas dans le point de vue subjectif du directeur qui s’adresse à eux. En effet, ce point de vue se situe sur un cercle imaginaire, prolongeant l’arc de cercle clowns/directeur, diamétralement opposé au directeur. Comme si le directeur « prenait à témoin » une personne imaginaire. Il manque un regardant. Pour le moment, cette personne est le spectateur. Mais cette place, violemment montrée par le geste brutal de la main du directeur qui atteint presque la caméra, désigne un vide, une « place à prendre ». Peut être cette place est-elle celle de Charlot qui arrive justement à la séquence suivante, parmi les attractions de la fête foraine ?