Retour sur le "personnage"
Casanova à l'occasion de la sortie en DVD du film Casanova
de Frederico Fellini, aux éditions Carlotta Films,
qui propose notamment en bonus et Il Casanova di Fellini
(un document sur les préparatifs du film) un documentaire
d'époque sur le tournage du film, des images d'archives
et des interviews des collaborateurs de Fellini ...
Qui est Casanova ? Un aventurier, un séducteur, un mondain
qui a fréquenté toutes les cours d’Europe au XVIII è siècle,
un homme sans profession réelle qui exerça tous ses talents
au nom de l’illusion, de la tromperie et d’une recherche de
lui-même sans fin. Né à Venise en 1725, fils d’une comédienne
aux mœurs légères et d’un père absent, livré à la solitude
sans repères affectifs, Jacques de Casanova devint un monstre
de séduction et de parade après avoir touché à toutes sortes
d’études en passant par le droit, la théologie, l’économie
l’astronomie, l’occultisme et les mathématiques sans oublier
la musique.
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Charismatique et physiquement avantagé,
il fréquenta les ambassades, la noblesse et surtout l’univers
du jeu dans lequel sa réputation n’était plus à faire. Copie
presque conforme d’un Barry Lyndon, escroc avant tout,
voleur par intérêt et philosophe pour tromper le beau monde,
Casanova était anti-humaniste, inconstant, inconsistant et
libertin. Sa principale préoccupation, voire obsession, se
fondait sur la femme. Derrière le masque du « paraître »,
acteur par essence, le Vénitien bafouait « le paradoxe
sur le comédien » de Diderot. En effet, « l’être »
était absent ou plutôt mal construit, et « le paraître »
dominait par excès pour compenser probablement le vide existentiel.
A la fin de son parcours, dont le but se résumait à la
traque de « cet obscur objet du désir » qu’était
la femme, il se consacra à la rédaction de L’histoire de
ma vie.
Biographe de sa vie sexuelle, Casanova ne pouvait pas laisser
indifférent le cinéma italien. L’histoire de sa vie fut mise
en scène par Comencini en 1969 avec Casanova : un
adolescent à Venise, sans oublier le Casanova de
Fellini réalisé en 1976 qui restera un palimpseste de La
cité des femmes et du Satyricon. Les deux films
reconstituent chronologiquement son autobiographie. Celui
de Comencini évoque l’enfance et l’adolescence de 8 à 18 ans
et celui de Fellini raconte sa vie d’adulte de 1743 jusqu’à
sa mort en 1798 occultée dans le film. (1) Casanova,
Fellini, Comencini, Sutherland représentent une sorte de mosaïque
métonymique qui renvoie à l’univers féminin. Idéalisé et compris
seulement en partie, la femme est un tout qui attira les deux
réalisateurs dont la production devint un hommage et un hymne
au mystère féminin.
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