Annuaire boutique
Librairie Lis-Voir
PriceMinister
Amazon
Fnac

     

 

 

 

 

 
CONCLUSION

  Luis Bunuel (c) D.R.

Si Chaplin voyait le burlesque dans la morale de la tarte à la crème, Buñuel  prône l’immoralité dans le grotesque. Mais ce dernier n’est pas innocent, utilisé comme arme révolutionnaire du scandale surréaliste, la provocation calculée reste un appel à l’irrationnel, à l’obscurité, à toutes les pulsions qui surgissent de notre « moi » profond. Ce qui reste du surréalisme dans l’histoire de l’art en passant par la littérature et la peinture, c’est la découverte d’un conflit difficile et réel entre une certaine morale bien pensante instituée par la société et notre propre morale qui relève de l’expérience perceptive et du savoir encyclopédique de chacun.

Cette dualité montre les limites de la liberté individuelle et le surréalisme permet de supporter la perfectibilité humaine sans qu’elle pousse pour autant à son anéantissement : « Sade ne commettait ses crimes qu’en imagination, comme une façon de se libérer de ses pulsions meurtrières. L’imagination peut se permettre toutes les libertés. Passer à l’acte est autre chose. L’imagination est libre ; l’homme non. » (16)  Chez Buñuel comme chez Sade, le bien et le mal, qui sont les valeurs manichéennes du catholicisme, ne peuvent qu’engendrer des êtres immoraux et surréalistes. En effet, dans Viridiana, l’héroïne vouée à devenir none, finira sa vie avec le responsable de l’exploitation de son oncle ; de surcroît, l’exploitant a déjà une liaison avec la gouvernante. Le film s’achève sur une partie de carte entre les trois protagonistes masquant à peine la métaphore de la vie  en trio. C’est une variation de Jules et Jim sans « confusion des sentiments », vu le consentement des personnages. Malgré tout, la caricature naturaliste sévit encore comme une quête de l’homme soulagé des contraintes sociales. Un chien andalou et L’Age d’or trahissent le regret d’une certaine « primitivité » heureuse.

Viridiana (c) D.R.

Il s’agit de l’humain naturel sorti tout droit de l’éden originel que Saint-John Perse a décrit dans ses rêveries surréalistes et poétiques. Ces deux films sont une apologie paradisiaque de l’amour fou dont on ne peut se passer : « le surréalisme ne permet pas à ceux qui s’y adonnent de le délaisser quand il leur plaît. Tout porte à croire qu’il agit sur l’esprit à la manière des stupéfiants ; comme eux il crée un certain état de besoin et peut pousser l’homme à de terribles révoltes. » (17)





Gilles Visy
, de l’Université de Limoges, et l'auteur d'une thése, Le Colonel Chabert au cinéma édité par les Editions Publibook.

Viridiana (c) D.R.

Sujet : L’adaptation cinématographique d’une œuvre littéraire nous fait passer d’un point de vue interprétatif à un autre, et aboutit à une sorte de transcodage de l’écriture littéraire. A partir de l’étude du Colonel Chabert, écrit par Honoré de Balzac et adapté au cinéma par René Le Hénaff en 1943 et par Yves Angelo en 1994, Gilles Visy s’interroge sur le rapport complexe qu’entretiennent le texte et l’image.

A lire : Télécharger les 11 premieres page (PDF)
Préfacé de : Stéphane Vachon (spécialiste de Balzac)
Post-face de : Yves Angelo (réalisateur)
Nbr pages : 366 pages
Genre : Recherche

Acheter ce livre ou DVD sur le site : Fnac
Acheter ce livre ou DVD sur le site : PriceMinister
Acheter ce livre ou DVD sur le site : Amazon
Acheter ce livre ou DVD sur le site : Librairie Lis-Voir