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Sleepy Hollow (c) D.R. DOSSIER LYCEENS
ET APPRENTIS AU CINEMA

Atelier de réflexion

Les Yeux sans visage

de Georges Franju

Sleepy Hollow
de Tim Burton
Par Olivier SEROR
(scénariste et réalisateur)

SYNOPSIS - Sleepy Hollow : 1799. Encerclant la petite ville de Sleepy Hollow, des bois sombres et inquiétants abritent le cavalier sans tête. Par les nuits brumeuses, ce décapiteur en série vient terroriser les habitants. Le jeune inspecteur de police Ichabod Crane, adepte d’une approche scientifique du crime, est envoyé de New York pour résoudre l’étrange énigme.

SYNOPSIS - Les yeux sans visage : Grâce à une substitution de cadavre, le docteur Genessier, laisse croire à la mort de sa fille Christiane, défigurée à la suite d’un accident de voiture dont il fut involontairement responsable. Fou d’amour pour elle, il est prêt à tout entreprendre pour lui redonner un visage et la débarrasser du masque qui ne la quitte plus...




LA QUESTION DU FANTASTIQUE

"Décrire les pires choses qui peuvent nous arriver est une des façons de se débarrasser de la peur."  Stephen King
  Les Yeux sans visage (c) D.R.
Qu'est-ce qui fait peur ? Selon George Franju : "Montrer un personnage anormal faire des choses anormales ne fait pas peur. Il faut montrer un personnage normal faire des choses normales ou bien un personnage anormal faire des choses normales."

Le cinéma fantastique pose le problème du normal et de l'anormal, du pathologique et du banal, de ce quotidien nourri de fantasmes et de peurs. Tod Browning avec Freaks questionne le statut du monstrueux et de l’anormalité en renversant notre jugement de valeur sur l’apparence. Ce serait une terreur morale ici.

Mais alors qu'est-ce qui fait peur ? Est-ce de sentir un danger ? Peut-être. Mais si on sait très bien quel est le danger, on ne parle plus de peur mais de suspens. Où nous devenons suspendus au récit filmique. Pour que la peur émerge, il ne faut pas que le danger soit trop défini. Il s’agit plutôt de sentir des rapports viciés entre des personnages. Non pas comprendre, mais ressentir pour que le doute émerge, que le hors-champ se comble de nos fantasmes et peurs intérieures. Pour éprouver la peur de la peur.

Les yeux sans visage de Georges Franju et Sleepy Hollow de Tim Burton proposent deux approches très différentes du cinéma fantastique. Le film de Franju serait plutôt du côté du réalisme poétique : partir du réel, pour progressivement en dégager ce qu'il contient d'étrange et d'inquiétant. L'inquiétante étrangeté. Avec ce soin accordé aux détails réalistes d’où peut émerger l’anormal.