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Prince of Darkness (c) D.R. PRINCE OF DARKNESS
de John Carpenter
Par Frank CARANETTI


SYNOPSIS  : Une église espagnole d'un quartier de Los Angeles est le cadre d'événements inexpliqués. Deux hommes, un prêtre - le père Loomis interprété par Donald Pleasance - et un scientifique -Victor Wong, dans le rôle de Howard Birak- vont devoir unir leurs forces pour comprendre l'origine de ces événements mystérieux et contrecarrer les plans d'un « anti-Dieu » prêt à régner sur l'humanité.

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LE MONSTRE SUR LE SEUIL

  Prince of Darkness (c) D.R.

Sorti sur les écrans en 1987, et marquant le retour du cinéaste dans le circuit indépendant, Prince of Darkness est l'un des longs-métrages les plus maîtrisés de Carpenter, c'est aussi, en dépit du scénario apocalyptique qu'il signe sous le nom de Martin Quatermass, son film le plus personnel. A la différence de F. W. Murnau qui agitait le diable comme un simple accessoire, Carpenter a lui été confronté au démon ; de très nombreux entretiens laissent ainsi apparaître les indices, plus facilement déchiffrables à mesure que l'homme vieillit, d'un réel traumatisme de jeunesse. Si sa carrière rend régulièrement compte de cette rencontre fortuite avec un démon métaphorique, c'est Prince of Darkness qui va lui permettre d'affronter ses propres souffrances.

Une anecdote marque le parcours du jeune Carpenter : « Une grande partie de toute l'histoire du Prince des Ténèbres a sa source dans un événement qui a eu lieu quand j'étais étudiant à l'université du Kentucky, dans ma ville natale. Je suivais un cours de psychologie pour pouvoir entrer à l'USC (.), les patients de cet institut étaient vraiment très malades. Il y avait là un enfant. Son visage n'était pas humain, mais littéralement. Ses yeux étaient comme du feu. Il brûlait du désir de me tuer, de tuer le monde entier. Je n'ai plus jamais revu un visage pareil ». La violence sur le visage déformé par la haine du jeune garçon fait découvrir au futur cinéaste la réalité du mal, sa matérialité. Lui qui avait été terrorisé par le racisme de l'Amérique rurale et la violence de ses congénères découvre ici, peut-être pour la première fois, le mal dans sa plus simple expression, et une parfaite représentation de ses angoisses. Le mal que le jeune homme avait pu deviner dans le cour de ses concitoyens s'exprime ici sans la moindre retenue, sans raison aucune, si ce n'est la maladie, c'est à dire dans son absurdité la plus désarmante.