SYNOPSIS :
Une église espagnole d'un
quartier de Los Angeles est le cadre d'événements inexpliqués.
Deux hommes, un prêtre - le père Loomis interprété par Donald
Pleasance - et un scientifique -Victor Wong, dans le rôle de
Howard Birak- vont devoir unir leurs forces pour comprendre
l'origine de ces événements mystérieux et contrecarrer les plans
d'un « anti-Dieu » prêt à régner sur l'humanité. |
....................................................................
|
LE MONSTRE SUR LE SEUIL
|
 |
|
|
Sorti sur les écrans en 1987, et marquant
le retour du cinéaste dans le circuit indépendant, Prince
of Darkness est l'un des longs-métrages les plus maîtrisés
de Carpenter, c'est aussi, en dépit du scénario apocalyptique
qu'il signe sous le nom de Martin Quatermass, son film le
plus personnel. A la différence de F. W. Murnau qui agitait
le diable comme un simple accessoire, Carpenter a lui été
confronté au démon ; de très nombreux entretiens laissent
ainsi apparaître les indices, plus facilement déchiffrables
à mesure que l'homme vieillit, d'un réel traumatisme de jeunesse.
Si sa carrière rend régulièrement compte de cette rencontre
fortuite avec un démon métaphorique, c'est Prince of Darkness
qui va lui permettre d'affronter ses propres souffrances.
Une anecdote marque le parcours du jeune Carpenter : «
Une grande partie de toute l'histoire du Prince des Ténèbres
a sa source dans un événement qui a eu lieu quand j'étais
étudiant à l'université du Kentucky, dans ma ville natale.
Je suivais un cours de psychologie pour pouvoir entrer à l'USC
(.), les patients de cet institut étaient vraiment très malades.
Il y avait là un enfant. Son visage n'était pas humain, mais
littéralement. Ses yeux étaient comme du feu. Il brûlait du
désir de me tuer, de tuer le monde entier. Je n'ai plus jamais
revu un visage pareil ». La violence sur le visage déformé
par la haine du jeune garçon fait découvrir au futur cinéaste
la réalité du mal, sa matérialité. Lui qui avait été terrorisé
par le racisme de l'Amérique rurale et la violence de ses
congénères découvre ici, peut-être pour la première fois,
le mal dans sa plus simple expression, et une parfaite représentation
de ses angoisses. Le mal que le jeune homme avait pu deviner
dans le cour de ses concitoyens s'exprime ici sans la moindre
retenue, sans raison aucune, si ce n'est la maladie, c'est
à dire dans son absurdité la plus désarmante.
|