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HANA-BI
de Takeshi Kitano
Par Nadia MEFLAH


SYNOPSIS : Policier atypique et silencieux, Nishi voit son collègue Horibe mutilé par la mafia, tandis qu’il apprend que son épouse, atteinte d’un cancer, est condamnée. Nishi décide de quitter la police sur un ultime coup d’éclat (le cambriolage d’une banque), avant de rejoindre sa femme dans la fuite vers la mort.

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ELOGE DE LA FRAGMENTATION

  Sauvage Innocence (c) D.R.

Lors de trois formations cinéma en classe auprès d’élèves du lycée de Tremblay en France, en Seine Saint-Denis en mars 2004, de fortes résistances au film sont apparues. Dès lors comment engager un réel travail de transmission et d’élaboration d’une parole en cinéma  sans pour autant ignorer cet obstacle? Partir peut être de ce qui résiste. Certains témoignent de leur difficulté à se saisir (il faut entendre aussi se dé-saisir) du film, et ce qui revient souvent est leur impossibilité pour eux « de rentrer dans l’histoire » sentiment d’être « exclus » et d’une vacuité « il ne se passe rien ». Ce premier mouvement mémoriel, cette trace laissée en eux d’une in-compréhension peut servir de fil rouge pour une lecture attentive de film, à partir d’éléments qui résistent, de cet insaisissable à relever et à questionner.

Très vite il apparaît qu’ils ont parfaitement bien perçu l’éclatement narratif du film. Il s’est donné à eux dans sa relative impossibilité à s’offrir justement, et qu’ils ont bien discerné l’in-accès qui passe par l’absurdité.

Sauvage Innocence (c) D.R.

Cette absurdité est reliée à la violence qui surgit pour immédiatement disparaître. De là émerge chez les élèves la notion de temps mort, avec tout ce que cela induit : des actions éclatées dans le temps du récit, le silence du film le film avec une bande sonore qui joue sur trois perceptions : réaliste, sur une intériorité psychique du personnage principal Nishi, comme englué dans son traumatisme, et enfin expressionniste lorsque qu’un seul son est privilégié au dépend des autres (scène de parking où seul le coup de poing est perçu).