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Un si doux visage (c) D.R. UN SI DOUX VISAGE
d'Otto Preminger
Par Damien ZIEGLER


SYNOPSIS : Frank Jessup (Robert Mitchum) mène la vie confortable de l’Américain moyen : une jolie et agréable fiancée, Mary (Mona Freeman), un travail d’ambulancier lui assurant la subsistance nécessaire. Son univers bascule le soir où il rencontre sur son chemin la magnifique Diana Tremayne (Jean Simmons) dont le charme le fait instantanément succomber. Au cours de leur relation, il se rend pourtant rapidement compte des étranges obsessions de Diana, qui hait sa belle-mère et ne cesse d’exagérer le caractère néfaste de celle-ci. S’il n’est pas dupe, il choisit pourtant de rester avec Diana, qui met bientôt ses desseins funestes à exécution en sabotant l’automobile de son ennemie qui s’écrasera dans le ravin voisin de la demeure familiale. Malheureusement son père se trouvait également dans la voiture à ce moment-là. Frank et Diana sont tous deux accusés du meurtre, l’occasion étant trop belle pour hériter de la fortune paternelle. Un brillant avocat se chargera d’assurer leur défense et attendrira le jury en organisant le mariage du jeune couple qui sera acquitté. Diana est rongée par les remords mais Frank a la ferme intention de divorcer. Il se fait rejeter par son ancienne fiancée qui en préfère désormais un autre et retourne chez Diana pour récupérer ses affaires. Celle-ci se propose de le reconduire, il accepte. Une fois à bord, elle conduit immédiatement le véhicule dans le ravin dans lequel la voiture s’abîme.

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ANALYSE

  Un si doux visage (c) D.R.

Au moment de réaliser Un si doux visage, le statut de maître du film noir était d’ores et déjà acquis pour Otto Preminger, qui avait produit un des fleurons du genre avec Laura en 1944. Le réalisateur ne devait pourtant pas faire preuve d’enthousiasme pour réaliser cette histoire d’amants maudits aux confins de la folie.

Une anecdote célèbre en est restée : Howard Hughes, chef de la RKO, se trouvait en conflit avec Jean Simmons dont le contrat la liait encore 18 jours ferme avec le studio. Désirant profiter de son actrice jusqu’aux derniers instants, il sollicita Zanuck, patron de la Fox, afin que ce dernier lui prêtât son réalisateur attitré Otto Preminger.

Preminger se retrouva ainsi bombardé pour une durée maximale de dix-huit jours dans les studios afin de mettre en images un scénario qu’il détestait et qu’il fit récrire dans la précipitation par deux écrivains de son choix, Frank Nugent et Oscar Millard.

Les fervents admirateurs de Preminger se sont malgré tout extasiés du résultat emblématique traduisant la faculté qu’ont les plus grands metteurs en scène d’apposer leur signature personnelle sur un matériau pourtant parfaitement étranger à leurs aspirations intimes.