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Yaaba YAABA
d’Idrissa Ouedraogo
Par Alexandre TYLSKI
Rédacteur en chef de Cadrage.net
et chercheur à l'Université Toulouse II.

Remerciements à Anaïs Ménager,
Philippe Quaillet et Alain Bouffartigue,
ainsi que Messieurs Graillat et Chapon


SYNOPSIS : La jeune Nopoko, accompagnée de son cousin Bila, est venue arroser la tombe de sa mère. Elle est effrayée par une vieille femme qui semble les observer. Bila n'y prête pas attention. Au village, le grenier à grain est en feu. La rumeur accuse Sana, la vieille femme, une sorcière. Noaga, l'ivrogne, tente de raisonner les "Sages ", mais il n'est pas écouté …

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MISE À L’ÉCART DES FILMS AFRICAINS, TERRITOIRES INTIMES

  ’Idrissa Ouedraogo

«  L'Afrique, ce n'est pas seulement celle des masques, des danses, des cases. C'est aussi celle de l'amitié, de l'amour, de la réflexion sur le monde ». Idrissa Ouedraogo (1)


MISE À L'ÉCART DES FILMS AFRICAINS

Si les films venus d'Asie sont depuis quelques années, et souvent à juste raison, « à la page » à la fois dans les films indépendants et, phénomène intéressant, également dans les films hollywoodiens, les films venus d'Afrique, quant à eux, sont reconnus et respectés mais restent, en comparaison, fort moins éclairés par la scène médiatique occidentale.

Pour ceux et celles ne voyant plus lieu aujourd'hui de parler de gouffre médiatique entre films orientaux et africains, il suffit de poser la question aujourd'hui à un cinéphile occidental « moyen » (si l'en est). Ce dernier pourra citer facilement quelques titres de films d'Akira Kurosawa ou de Wong Kar Waï, mais pourra-t-il ne serait-ce que citer un seul film d'Ousmane Sembene ou d'Idrissa Ouedraogo ? Le plus cruel est qu'il apparaît même inutile de procéder à un sondage pour se convaincre de la rupture - tellement celle-ci est visible. Il reste beaucoup à faire pour rendre à Césaire ce qui est à Césaire.

11sep

Nous pouvons pour l'heure voir dans cet injuste décalage (probablement horaire), d'abord la craquelure mondiale honteuse entre Nord et Sud, mais, plus secrètement aussi, y déceler un toujours actuel, lointain et inavoué dédain pour les films du continent noir, dont l'image générale semble se résumer à un cinéma pauvre, aride, naïf et campagnard. A croire que les films japonais adulés par les critiques, les distributeurs et les publics occidentaux caressent chez eux avant tout leur inclinaison pour tout ce qui est urbain et « branché ». A croire que les films africains resteront cantonnés au rôle d'éternels « parents pauvres » éternellement catalogués, éternellement mis à l'écart et incompris, car encore bien trop méconnus – et ce, en dépit de quelques tentatives répétées de promotion dans les festivals et les kiosques.