SYNOPSIS : A Lumberton, sur
le chemin de l’hôpital où il va voir son père victime d’une
crise cardiaque, Jeffrey découvre une oreille coupée. Il la
porte à l’inspecteur Williams qui est également le père de sa
petite amie Sandy. Celle-ci met Jeffrey sur une piste : la chanteuse
de cabaret, Dorothy Vallens qui vit sous la coupe d’un souteneur
pervers, drogué à l’oxygène, Franck Booth. |
....................................................................
|
« Blue Velvet
a inauguré pour David Lynch une série de films « à énigme »,
qui aboutit au récent et non moins mystérieux Mulholland
Drive (2001), en passant par Twin Peaks (1991) et
Lost Highway (1996). Le film, à mi-chemin du conte de
fées populaire et de l’art contemporain, fait coexister deux
mondes parallèles qui associent à l’Amérique deux images radicalement
opposées : celle d’une province peuplée de jeunes gens sains,
de bons policiers et d’honnêtes commerçants, et celle, sombre
et râpeuse de la drogue, de la folie, de la violence et de la
perversion. » Hervé Joubert-Laurencin Dossier pédagogique
Lycéens et apprentis au cinéma
BLEU VELVET ET LA SEXUALITE
Partons à l’aventure, ensemble…
Au commencement
|
|
|
|
Au lycée professionnel de Tournan-en-Brie
(dans la Seine et Marne), le mardi 6 avril 2004, je suis sollicitée
sur un film pour lequel je n’étais pas censée être intervenante
Blue Velvet de David Lynch. Mais l’enseignante de la
classe de Seconde B.E .P a souhaité que je rencontre ses
élèves parce qu’elle me connaît de longue date. Depuis plusieurs
années, nous avons joué ensemble le jeu de faire prendre des
risques aux élèves, et avant tout de prendre nous-même le risque
de leur proposer des films « difficiles » ou « exigeants »
Comment les appelons-nous encore ? Des « films pointus »,
« films d’auteur »… bref, des œuvres cinématographiques.
Pour cela, nous avons toujours bataillé pour faire entendre
à nos supérieurs respectifs, le bien-fondé de nos choix. La
direction cinéma craignant le moindre « succès » de
ces propositions et donc d’avoir à essuyer un manque à gagner
économique. La direction du lycée craignant que ce type de sortie
ne soit « superflue » ou qu’elle suscite des critiques
des parents d’élèves… mille raisons invoquées, témoignant davantage
d’une « étrange » résistance. Etrange résistance parce
fondée sur des motifs inconscients, fantasmatiques, donc.
Ce n’est pas chose surprenante. Le cinéma n’est-il pas le mode
de représentation le plus propice aux projections en tant qu’il
est dans sa forme au plus proche de notre imagerie mentale ?
Ainsi considère-t-on souvent le cinéma entre « dangerosité »
et « superficialité », en l’assimilant à nos propres
productions imaginaires. D’un côté, les images cinématographiques
nous fascinent et nous influencent aveuglément. Elles peuvent
alors s’avérer traumatiques parce que s’imprégnant en nous tandis
que nous ne pouvons prendre aucune distance par rapport à elles.
D’un autre côté, les images ne sont que de purs leurres, uniquement
divertissants qui ne nous apprennent rien de sérieux, et de
tangible sur le monde.
|