SYNOPSIS :
Link Jones (Gary Cooper) se
rend à Fort Worth pour y engager une jeune institutrice. Le
train est attaqué mais un garde réussit à mettre les hors-la-loi
en échec : Link ne peut cependant rattraper le train qui
repart dans la précipitation. Il se retrouve en rase campagne
avec deux compagnons, la chanteuse de saloon Billie Ellis (Julie
London) et le joueur professionnel Sam Beasley (Arthur O’Connell).
Il trouve une petite habitation pour passer la nuit mais les
lieux sont déjà occupés par les bandits à la tête desquels se
trouve le sinistre Dock Tobin (Lee J. Cobb). Ce dernier connaît
fort bien Link pour avoir été longtemps son associé par le passé.
Link accepte de rejoindre à nouveau la bande composée de Coaley
(Jack Lord), Trout (Royal Dano), Ponch (Robert J. Wilke) et
Claude (John Dehner), le cousin de Link. Ils font route pour
Lassoo afin de dérober une banque. Sur le chemin Link et Coaley
s’affrontent dans un combat à mort : le joueur Beasley
se sacrifie pour sauver Link et Tobin tue Coaley. Link se rend
en éclaireur à Lassoo en compagnie de Trout : c’est un
échec, la ville est abandonnée. Trout tente d’assassiner Link
mais perd le duel. Claude et Ponch arrivent sur les lieux et
perdent à leur tour leur combat. Link retourne au campement,
y trouve Tobin qui le provoque avant de se faire abattre. Link
repart avec Billie Ellis. |
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ANALYSE
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La figure testamentaire de l’Homme
de l’ouest au sein de l’œuvre d’Anthony Mann était déjà
perçue lors de sa sortie en 1956. Tourné après la série des
cinq westerns ayant pour héros James Stewart, le film présentait
une maîtrise sans faille, comme si son auteur ne devait concéder
aucun effort pour parvenir à son but, peut-être de manière
encore plus fructueuse qu’auparavant.
L’Homme de l’ouest se caractérise tout d’abord par
une étonnante liberté de ton. Sans même connaître Gary Cooper
le spectateur ne peut qu’être persuadé d’être en présence
d’un héros indestructible au regard de la seule stature du
personnage. Pourtant alors que notre héros commence seulement
son périple dans la gare d’une petite ville, il ne fait preuve
d’aucune assurance à l’arrivée du train, sursautant lors des
projections de fumée de la locomotive et s’agrippant aux sièges
au moment des soubresauts du départ. Certes ce comportement
se justifiera pleinement lorsque le passé de Link Jones sera
connu, féroce hors-la-loi avant de regagner sa moralité au
sein d’une petite communauté, soit un homme ayant toujours
vécu isolé de la civilisation et du progrès. La scène n’en
demeure pas moins atypique tant au regard de son contenu comique
que de l’impassibilité avec lequel ce dernier est observé.
Mann se montre d’emblée très réservé et sobre dans sa narration,
comme si cette impassibilité allait se soi pour une œuvre
qui débute alors que les événements décisifs de la vie de
ses protagonistes principaux appartiennent à un passé largement
révolu.
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