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L'Homme de l'Ouest (c) D.R. L’HOMME DE L’OUEST
d’Anthony Mann
Par Damien ZIEGLER


SYNOPSIS  : Link Jones (Gary Cooper) se rend à Fort Worth pour y engager une jeune institutrice. Le train est attaqué mais un garde réussit à mettre les hors-la-loi en échec : Link ne peut cependant rattraper le train qui repart dans la précipitation. Il se retrouve en rase campagne avec deux compagnons, la chanteuse de saloon Billie Ellis (Julie London) et le joueur professionnel Sam Beasley (Arthur O’Connell). Il trouve une petite habitation pour passer la nuit mais les lieux sont déjà occupés par les bandits à la tête desquels se trouve le sinistre Dock Tobin (Lee J. Cobb). Ce dernier connaît fort bien Link pour avoir été longtemps son associé par le passé. Link accepte de rejoindre à nouveau la bande composée de Coaley (Jack Lord), Trout (Royal Dano),  Ponch (Robert J. Wilke) et Claude (John Dehner), le cousin de Link. Ils font route pour Lassoo afin de dérober une banque. Sur le chemin Link et Coaley s’affrontent dans un combat à mort : le joueur Beasley se sacrifie pour sauver Link et Tobin tue Coaley. Link se rend en éclaireur à Lassoo en compagnie de Trout : c’est un échec, la ville est abandonnée. Trout tente d’assassiner Link mais perd le duel. Claude et Ponch arrivent sur les lieux et perdent à leur tour leur combat. Link retourne au campement, y trouve Tobin qui le provoque avant de se faire abattre. Link repart avec Billie Ellis.

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ANALYSE

  Anthony Mann  (c) D.R.

La figure testamentaire de l’Homme de l’ouest au sein de l’œuvre d’Anthony Mann était déjà perçue lors de sa sortie en 1956. Tourné après la série des cinq westerns ayant pour héros James Stewart, le film présentait une maîtrise sans faille, comme si son auteur ne devait concéder aucun effort pour parvenir à son but, peut-être de manière encore plus fructueuse qu’auparavant.

L’Homme de l’ouest se caractérise tout d’abord par une étonnante liberté de ton. Sans même connaître Gary Cooper le spectateur ne peut qu’être persuadé d’être en présence d’un héros indestructible au regard de la seule stature du personnage. Pourtant alors que notre héros commence seulement son périple dans la gare d’une petite ville, il ne fait preuve d’aucune assurance à l’arrivée du train, sursautant lors des projections de fumée de la locomotive et s’agrippant aux sièges au moment des soubresauts du départ. Certes ce comportement se justifiera pleinement lorsque le passé de Link Jones sera connu, féroce hors-la-loi avant de regagner sa moralité au sein d’une petite communauté, soit un homme ayant toujours vécu isolé de la civilisation et du progrès. La scène n’en demeure pas moins atypique tant au regard de son contenu comique que de l’impassibilité avec lequel ce dernier est observé. Mann se montre d’emblée très réservé et sobre dans sa narration, comme si cette impassibilité allait se soi pour une œuvre qui débute alors que les événements décisifs de la vie de ses protagonistes principaux appartiennent à un passé largement révolu.