SYNOPSIS :
Deux homes sont engagés pour éliminer un producteur de cinéma
qui a fait fortune grâce a l'exploitation de la violence. Mais
le lendemain, ce sont leurs corps qu'on retrouve décapités.
L'inspecteur Doc Block est chargé de l'enquête. Il reconstitue
le puzzle d'un scénario plausible. Ray Bering, ex-scientifique
de la NASA travaillant à un projet top secret, est par hasard
témoin d'une partie des meurtres sur l'écran de contrôle de
son laboratoire. Les images qu'il réussit à obtenir sont bizarrement
floues. Il prend alors conscience qu'il est lui-même observé. |
....................................................................
|
PERE AU FILS, UNE AFFAIRE DEMODEE ?
Une chambre plongée dans l’obscurité
: un vieil homme, à peine rasé, les cheveux blancs raides,
est assis dans la pénombre. Autour de lui, l’espace est encombré
de papiers et d’objets divers : des livres, des feuilles de
papier, une vieille machine à écrire, des emballages de pizza
à moitié vides s’entassent sur les meubles, traînent par terre.
Ce sont les amas d’une vie entière, les résidus d’une vie
qui touche à sa fin. L’homme c’est Samuel Fuller dans La
Fin de la violence de Wim Wenders. Il joue Louis
Bering, le père d’un des protagonistes, à savoir l’informaticien
Ray Bering, interprété par Gabriel Byrne.
Dans ces images qui ne dissimulent pas les traces et les ravages
de la vieillesse, la caméra, cherchant à être discrète, garde
une distance presque pudique. La faiblesse se transforme en
fragilité et en transparence qui interdit ce sentiment embarrassant
qu’est la pitié.
 |
|
|
|
Sam Fuller n’apparaît que dans quatre
séquences du film qui dure presque deux heures. Trois fois,
on le voit avec Gabriel Byrne, l’acteur irlandais ; une fois
il est montré seul. Dans mon imagination, La Fin de la
violence se réduit à ces quelques séquences avec Fuller.
Sans être dissociables de l’action, elles se distinguent des
autres séquences parce qu’elles expriment une vérité émotive
et intellectuelle toute autonome et avec une telle force dramatique
qu’elles m’envoûtent. Ainsi s’est engendrée ma vérité
à moi. Ainsi s’est créé mon propre film, celui qui renaît
dans l’œil du spectateur, celui qui n’existe que dans mon
regard.
Il s’agit d’un film tout personnel : ce film sur l’interaction
entre deux hommes marquée par leur attention et leur patience.
Parfois mélancolique, parfois drôle, il parle de l’amour et
de la perte, des conflits à peine résolus et de la compréhension
réciproque. La caméra maintient une distance respectueuse
tout en invitant les spectateurs à partager la grande intimité
des personnages.
|