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Mean Creek (c) D.R. MEAN CREEK
de Jacob  Aaron Estes
Par Matthieu CHEREAU


SYNOPSIS  : Parce qu'il ne supporte plus de se faire tabasser à l'école par cette brute de George, Sam se confie à son grand frère, Rocky. Ensemble, ils échafaudent un plan pour se venger. Pour l'anniversaire de Sam, ils vont inviter George à une balade en bateau sur une rivière du coin et là, ils lui feront tout payer. Alors que la journée se déroule comme un rêve d'enfance, le piège se referme. Découvrant George sous un jour nouveau, Sam se rend compte qu'il n'est finalement qu'un gamin mal dans sa peau. Alors qu'il est question d'abandonner l'idée de vengeance, tout dérape et le pire survient...

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UN ETRANGE MAL

  Mean Creek (c) D.R.

C’est sur fond de campagne présidentielle américaine et de bataille contre l’axe du mal que Mean Creek sort en France. Semblable par son intrigue à d’autres films comme Bully, il interroge la place qu’occupe l’adolescent dans la société américaine et plus précisément le rapport que ce dernier entretient avec la morale chrétienne.

Le constat  de ce film ainsi que ceux qui le précédent est le suivant : l’Amérique puritaine a beau suivre son penchant messianique et s’opposer partout à ce qui la menace, elle est rongée de l’intérieur par d’imperceptibles maux qui l’affectent sans qu’elle puisse ni les qualifier ni même, semble-t-il, y remédier. Ces films se proposent de scruter le moindre indice qui pourrait permettre d’en cerner la nature, la cause, voire la portée. L’indice le plus saillant du cinéma indépendant américain de ces dernières années est le caractère gratuit et soudain que revêt presque systématiquement la violence. Cet indice occupe dans les films une place centrale, et leur sert pour ainsi dire de clé de voûte. Pourtant il n’est qu’une des données du problème, car après tout, la violence ne survient pas seule, elle a dans tous les cas des agents privilégiés. Or dans le cinéma indépendant américain, ces agents s’avèrent être le plus souvent des adolescents. Leur présence est à ce point récurrente, et leur profil similaire, qu’ils paraissent nous dire quelque chose d’essentiel et diffus sur ces maux dont ils sont les premiers vecteurs et sans doute les premières victimes.