Et les films ? Ils deviennent des appels
d'offres hallucinants où l'on en vient aux mains pour s'arracher
un fauteuil. La patience est une vertu mise péniblement à
l'épreuve où le quotidien de l'homme ordinaire cinéphile est
la file d'attente. S'agissant de la compétition officielle,
le pire fut trois heures et demie d'attente pour une relative
déception à l'arrivée. Tout ça pour ça.
Cannes sécrète ce type de comportements hors normes, invraisemblables
au regard de la raison pragmatique. Le monde extérieur s'abolit,
tout devient virtuel sauf le bruit, le brouhaha incessant
des rumeurs, humeurs. Les films eux-mêmes deviennent étrangers
à cette humanité cacophonique, comme s'ils venaient d'un autre
monde et rappeler à l'ordre notre vigilance, si facilement
éparpillée.
Voici les films que j'ai vus à Cannes, certains
par défaut m'offrant par cet hasard d'agréables surprises,
certains par choix me décevant mes attentes cinéphiles. Tel
un personnage du monde rhomérien, je me mis à éprouver toutes
les subtiles perversions du hasard et de la nécessité.
COMPETION OFFICIELLE
Dancer in the dark de Lars von Trier
La Noce (Svadba) de Pavel Lounguine Tabou
(Gohatto) de Nagisa Oshima
Le Chant de la fidele, Chunhyang de Im Kwon-taek
Esther Kahn de Arnaud Desplechin
Infidèle (Trolösa) de Liv Ullmann
Fast Food, Fast Women de Amos Kollek
Code inconnu de Michael Haneke
In the Mood for Love de Wong Kar-Wai
The Yards de James Gray
Requiem for a dream de Darren Aronofsky
UN CERTAIN REGARD
Capitaines d'avril / Capitaes de abril de
Maria de Medeiros
La saison des hommes de Moufida Thatfli
A la verticale de l'été de Tran Anh Hung
La Vierge mise à nu par ses prétendants de
Sang-Soo Hong
QUINZAINES DES REALISATEURS
Un temps pour l'ivresse des chevaux de Bahman
Ghobadi
Die un berrhabame
Le Fantome du vampire
La Chambre obscure / Laugther in the Dark
de Tony Richardson
Le Secret de Virginie Wagon
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