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CINEMA DU REEL 2001
Compte rendu
Par Cyrille BENHAMOU


ZOOM SUR LE TURKMÉNISTAN

Cinéma du réel nous présente cette année un panorama vraiment représentatif de la production d'Asie centrale soviétique. Documentaires, fictions, longs, courts, didactiques, créatifs, et les inénarrables O.C.N.I (Objets Cinématographiques Non Identifiables) à l'image des très beaux courts métrages La soif de Tahir Iounous (Ouzbékistan) et Le pont du diable de Temirbek Birnazarov (Kirghizistan). On découvre là peut-être de futurs grands réalisateurs. Une rétrospective à ne rater sous aucun prétexte, pour les curieux et cinéphiles de tous azimuts ! Bien sûr, la programmation est loin d'être exhaustive mais c'est très excitant d'avoir des occasions uniques de voir certains O.C.N.I., essais cinématographiques en tous genres !


L'aventure du cinéma turkmène commence en 1926. C'est un territoire grand comme la France qui comprend environ 3 millions d'habitants et couvert dans sa quasi totalité par le désert du Karakoum où l'une des rares activités est l'élevage des agneaux dont la précieuse laine donne l'astrakan, élevage traditionnellement tenu par des peuples nomades. Attention, il n'y a que trois films proposés dans le cadre de la rétrospective ! En voici une lecture.


LA CORNALINE / Serdolik
De Saparov Mollanazarov

Film ethnographique didactique russe. Un sujet en or : la cornaline est un jeu traditionnel turkmène pour le moins insolite, un anneau porte-bonheur est caché par un groupe de personnes sur l'une d’elles ; un autre groupe doit la retrouver par la seule observation psychologique des réactions. (On en voit une déclinaison dans le très beau film d'Aktan Abdykalykov : Le fils adoptif, également projeté dans le cadre de cette rétrospective.) Jeux de regards donc : ceux qui fixent et ceux qui sont fixés, esquives, affrontements. De longs moments d'observation dont le court métrage, limité par la durée ne rend pas compte, ce jeu est vraisemblablement pratiqué aujourd’hui par les vieilles générations. Double regard des jeunes, cadrages serrés sur des parties du visages, regards des femmes qui ne participent pas au jeu, regards des jeunes qui observent des traditions qu'ils ne pratiquent plus. Le film n'échappe malheureusement pas à quelques clichés, on se serait abstenu des commentaires didactiques en voix off car l'image, les sons ambiants, parlent d'eux-mêmes.