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FESTIVAL DU COURT METRAGE DE CLERMONT FERRAND
Compte- rendu
Par Dimitri LARCHER



Compte-rendu, en toute subjectivité et en parfaite mauvaise foi, du festival qui a eu lieu du 26 janvier au 3 février 2001 à Clermont Ferrand.

D’abord un avertissement : rendez-vous incontournable pour tous les amateurs et les professionnels du court-métrage, le Festival de Clermont-Ferrand propose un tour d’horizon, chaque année plus fourni, de la production française et internationale. En plus des films présentés en compétition officielle (douze programmes pour la seule sélection française), un nombre ahurissant de programmations tente parallèlement, de panoramas en rétrospectives, de dresser quelques lignes de force propres au court-métrage. C’est pourquoi, étant l’unique envoyé spécial dépêché par la rédaction, ce compte-rendu ne prétend en aucun cas rendre compte de l’ensemble des films présentés, plutôt de prendre le pouls de l'un des plus importants festivals du court métrage.

  Objectif Cinéma (c) D.R.

Depuis longtemps déjà le milieu du court-métrage (c’est à dire ceux qui le fabriquent et ceux qui le défendent) a le désir d’exister par lui-même, d’accéder à plus de respectabilité et de légitimité économique. Le récent intérêt, encore peu développé mais réel, de la télévision, qui non seulement diffuse mais pré-achète et achète des films, lui offre justement un nouvel horizon économique. Seulement, ce qu’il gagne en visibilité et en poids financier, le court-métrage risque de le perdre en indépendance et en intérêt artistique.

De la compétition française émerge en effet un constat : le court-métrage type, en France, est un produit hyper-calibré, moins un film en format court qu’un mini téléfilm de service public ou une pochade Canal Plus. Pour la plupart, on a le sentiment qu’il s’agit moins de faire oeuvre personnelle que de s’aligner sur une grille de programmes préétablie. Le succès retentissant il y a quelques années d’un film comme Vibroboy de Jan Kounen y est certainement pour quelque chose, l’idéologie qu’il recouvre se retrouvant dans la plupart des films qui, à quelques (rares) exceptions près, se ressemblent beaucoup : anti-intellectuel (Le chien, le chat et le cibachrome de Didier Blasco), rance (Une vie d’ici de Lionel Mougin) ou démagogique (Échos d’Algérie de Khaled Ammari), sentant souvent la haine de soi (toutes choses déjà présentes dans le film de Jan Kounen), ils ont, sans être forcément cynique, l’unique ambition du travail bien fait, d’être efficace et dans l’air du temps. On chercherait ainsi en vain la moindre dimension esthétique ou poétique dans ces films qui se contentent avant tout de raconter une anecdote, la plupart du temps une blague ou un fait social. Et quand bien même ils affichent des prétentions artistiques, alors sont-ils particulièrement convenus (le consternant Parties d’Antoine Le Bos, Une vie d’ici de Lionel Mougin).