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Objectif Cinéma (c) D.R.

L'enjeu peut sembler terrible : témoigner d'un cadre inexistant maintenant. Mais le plus retors chez elle réside dans ce refus social justement de rendre compte d'une époque. Agnès Varda n'est pas la sociologue de notre temps ou de n'importe quel temps. Là où elle?? s'affranchit du discours académique, sur le réel de la caméra enregistreuse, est dans son orgueil de plasticienne. Le plaisir des mots rejoint le plaisir du cadre. L'ordonnance de ses films obéit toujours à ce secret à dévoiler : qu'est-ce qui me fait désirer cela ? Et si je mettais du bleu à ma caméra ? L'inquiétude, la marge, le hors-champ ont droit de cité chez elle. Alors, elle emprunte, bifurque, expose, décortique. Et ça marche, car elle est sur des burlesques pour qui le trop est l'ami du bien. Non point trop d'images, non trop d'imaginaires pour le commun des mortels. Il faut savoir suivre Agnès lorsque qu'elle filme Uncle Yanco (1967), oncle grec d'Amérique, artiste flottant sur sa baie de San Francisco, entouré de la jeunesse hendrixienne (j'ose adjectiver l'immense Jimmy Hendrix). De passage dans la ville pour présenter un long-métrage Les Créatures (interprété par Catherine Deneuve et Michel Piccoli), elle apprend qu'un dénommé Varda réside non loin de là. Jeudi c'est la rencontre mais elle doit repartir en France lundi par le premier avion. De cette contrainte, la cinéaste joue, où du moins elle réagit très vite. ACTION / REACTION / ACTION.

Il en résulte un film coloré, où, la distanciation burlesque démystifie ce supposé roman à l'eau de rose de la rencontre entre la cousine d'Europe et l'oncle d'Amérique. N'est pas Gary Cooper qui veut. De la désinvolture comme art de la transgression. Mais aussi du mouvement. Rapide et ludique, elle programme tout au millimètre près (du film) dans un souci de pulsion. Il faut que marche comme pour Les fiancés du pont Mac Donald (1962) eux aussi embrigadés dans la mécanique burlesque du tempo vardien. Encore maintenant, la cinéaste âgée (73 ans cette année) s'enamoure du très beau regard de Jean-Luc (Godard). Elle voulait filmer ce fameux regard " sombre et pénétrant, si beau ". Alors elle écrit et filme en une journée une saynète à la Mac Sennett. Et c'est parti pour une pochade entre copains d'époque où Jean Luc et Anna (Karina) se font des papouilles dignes d'Harry Langdon. Le pont reste toujours là, une spectatrice dans la salle émue nous le raconte, seulement voilà Jean-Luc n'est plus de ce monde enchanté, il (dé)rive du côté de Mieville Anne-Marie alors qu'Anna retrouve sa voix grâce à Katerine, en-chantant.



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Titre : L'opéra Mouffe
Production  : Ciné Tamaris
Image  : Agnès Varda et Sacha Vierny
Montage  : Jeanine Verneau
Musique : Delerue George
Avec la participation d'André Rousselet, Dorothée Blank, Antoine Bourseiller
Sous-titrage : français
Année : 1958
Durée : 17 minutes

Titre : Les Fiancés du Pont-Mac Donald
Production : Ciné Tamaris
Image : Jean Rabier
Montage  : Jeanine Verneau
Avec  : Samy Frey, Eddie Constantine, Jean-Claude Brialy, Anna Karina, Jean-Luc Godard
Année : 1962
Durée : 4 min

Titre : Uncle Yanco
Production : Ciné Tamaris
Image : David Myers
Son  : Paul Oppenheim
Montage : Roger Ikhlef
Année : 1967
Durée : 22 minutes