La neuvième édition du festival Anima Mundi, considéré comme
le plus grand festival de films d'animation d'Amérique du
Sud, s'est tenue du 13 au 22 juillet à Rio de Janeiro et du
25 au 29 juillet à Sao Paulo. Avec un budget de 2,5 MF, le
festival a présenté plus de 350 films en provenance de 38
pays. L'une des particularités du festival est de proposer
sept ateliers d'animation aux enfants. Cet espace d'interactivité
avec le public permet aux plus jeunes, encadrés par des professionnels,
de réaliser une animation de quelques secondes. En dehors
de la compétition officielle et des différentes sections proposées
par le festival, des « workshop » étaient au programme,
dont celui du réalisateur français Jean-François Laguionie,
du belge Raoul Servais, de la tchèque Michaela Pavlatova,
du brésilien Walbercy Ribas et du japonais Takashi Namiki.
Jean-François Laguionie,
l'un des papes de l'animation, a présenté à Rio de Janeiro
puis à Sao Paulo, cinq de ses courts métrages et son dernier
long métrage, Le château des singes. Il est resté fidèle,
au fil des ans, à sa vision du film d'animation, ce qui le
place dans l'« underground » de l'animation mondiale. Pas
de télévision, pas de publicité, pas de réalisation pour un
quelconque développeur internet. Il réalise uniquement lorsque
l'envie lui prend, avec sa société de production La Fabrique.
Il n'aime pas les commandes. Enchanté par son voyage au Brésil,
il a maintenu son idée de réaliser un long métrage en partenariat
avec une société de production brésilienne. Aucun accord n'ayant
encore été signé, il a préféré rester vague sur la question.
Mais l'idée semble plausible, car jamais le secteur de l'animation
au Brésil n'a été aussi performant. Il suffit de voir le court
métrage Roda de samba, qui reprend un personnage du
film Le retour du Jedi et le transforme en amoureux
fou de samba. Le film est réalisé par le studio 3D mentes
et n'a absolument rien à envier aux productions américaines.
Côté américain justement, le public s'est enthousiasmé pour
le dernier né des studios Pixar : For the birds de
Ralph Eggleston. Petit bijou d'animation, sans dialogues,
le film repose sur les expressions des visages de petits oisillons
qui luttent pour se faire une place sur une ligne électrique
en pleine campagne. A l'image des réalisations précédentes
(Toy story 1 et 2, A Bug's Life, ...) Pixar
s'impose véritablement comme étant l'un des meilleurs studios
d'animation au monde. D'ailleurs, le studio a développé ses
propres logiciels d'animation. On est bien loin du film indien
Pandava the five warriors de Usha Ganesharajah qui
pêche par une animation pauvre et des logiciels informatiques
mal maîtrisés. S'ajoute un propos politique presque xénophobe
et un discours sur la condition de la femme qui ferait crier
au scandale Catherine Breillat. L'autre bonne surprise est
venue du réalisateur hollandais Michael Dudok de Wit avec
Father and Daughter.