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ANIMA MUNDI 2001
Compte-rendu
Par Yann RAYMOND


La neuvième édition du festival Anima Mundi, considéré comme le plus grand festival de films d'animation d'Amérique du Sud, s'est tenue du 13 au 22 juillet à Rio de Janeiro et du 25 au 29 juillet à Sao Paulo. Avec un budget de 2,5 MF, le festival a présenté plus de 350 films en provenance de 38 pays. L'une des particularités du festival est de proposer sept ateliers d'animation aux enfants. Cet espace d'interactivité avec le public permet aux plus jeunes, encadrés par des professionnels, de réaliser une animation de quelques secondes. En dehors de la compétition officielle et des différentes sections proposées par le festival, des « workshop » étaient au programme, dont celui du réalisateur français Jean-François Laguionie, du belge Raoul Servais, de la tchèque Michaela Pavlatova, du brésilien Walbercy Ribas et du japonais Takashi Namiki.


  Objectif Cinéma (c) D.R.

Jean-François Laguionie, l'un des papes de l'animation, a présenté à Rio de Janeiro puis à Sao Paulo, cinq de ses courts métrages et son dernier long métrage, Le château des singes. Il est resté fidèle, au fil des ans, à sa vision du film d'animation, ce qui le place dans l'« underground » de l'animation mondiale. Pas de télévision, pas de publicité, pas de réalisation pour un quelconque développeur internet. Il réalise uniquement lorsque l'envie lui prend, avec sa société de production La Fabrique. Il n'aime pas les commandes. Enchanté par son voyage au Brésil, il a maintenu son idée de réaliser un long métrage en partenariat avec une société de production brésilienne. Aucun accord n'ayant encore été signé, il a préféré rester vague sur la question. Mais l'idée semble plausible, car jamais le secteur de l'animation au Brésil n'a été aussi performant. Il suffit de voir le court métrage Roda de samba, qui reprend un personnage du film Le retour du Jedi et le transforme en amoureux fou de samba. Le film est réalisé par le studio 3D mentes et n'a absolument rien à envier aux productions américaines.

Côté américain justement, le public s'est enthousiasmé pour le dernier né des studios Pixar : For the birds de Ralph Eggleston. Petit bijou d'animation, sans dialogues, le film repose sur les expressions des visages de petits oisillons qui luttent pour se faire une place sur une ligne électrique en pleine campagne. A l'image des réalisations précédentes (Toy story 1 et 2, A Bug's Life, ...) Pixar s'impose véritablement comme étant l'un des meilleurs studios d'animation au monde. D'ailleurs, le studio a développé ses propres logiciels d'animation. On est bien loin du film indien Pandava the five warriors de Usha Ganesharajah qui pêche par une animation pauvre et des logiciels informatiques mal maîtrisés. S'ajoute un propos politique presque xénophobe et un discours sur la condition de la femme qui ferait crier au scandale Catherine Breillat. L'autre bonne surprise est venue du réalisateur hollandais Michael Dudok de Wit avec Father and Daughter.