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Ce film, réalisé au pinceau,
est un acte d'amour. Une petite fille accompagne son père,
sans comprendre pourquoi, et lui dit au revoir. Elle reviendra
jour après jour, année après année, sur le lieu de leurs adieux,
attendant un signe, son retour éventuel. La beauté du dessin
et la simplicité du discours du film, amène chez le spectateur
une petite larme face à une histoire universelle. Ce père
ne reviendra pas, mais toute sa vie, elle n'aura de cesse
de revenir sur ce lieu, de regarder l'océan et d'attendre.
Cette attente dure moins de 9 minutes, mais c'est toute sa
vie qui défile sous nos yeux.
Autre émotion forte du festival : la rétrospective consacrée
à Raoul Servais, réalisateur belge qui a déjà obtenu de nombreux
prix (environ 50) pour ses films, notamment à cannes, à Venise
et à Annecy. Laissons lui la parole pour mieux comprendre
son engagement : « Certains films d'animation sont des image-mouvements.
Quoi qu'il en soit, ma priorité est concentrée sur la narration,
sur le message et sur le contenu de mon travail ». Tout est
dit, ce peintre-animateur a travaillé, avant de réaliser,
avec René Magritte sur plusieurs toiles. Ses films, tous emprunts
d'un discours politisé, sont des regards critiques portés
sur nos sociétés occidentales. Opération x-70 réalisé
en 1971 est certainement le plus emblématique. Une nation
expérimente un nouveau gaz qui ne tue pas, mais pousse ceux
qui l'ont inspiré dans un état de léthargie et de mysticisme.
La bombe x-70 qui contient le gaz doit être largué sur un
pays : le Nebelux. Politisés, les dix films présentés à Anima
Mundi n'ont pas eu l'écho mérité dans la presse. D'autres,
au discours inexistant, furent placardés en première page
des suppléments Culture des quotidiens. Disney reste bel et
bien la référence. Surtout dans un pays comme le Brésil où
les salles d'exploitation sont pour la plupart noyautées par
les majors américaines.
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Le succès croissant du festival,
dû a la qualité des films projetés et à sa politique de sensibilisation
au monde de l'animation auprès des enfants, est plus que bénéfique
pour l'animation brésilienne. Le secteur de l'animation au
Brésil reste encore marginal, avec moins de cent courts métrages
et moins de cinq longs métrages produits par an. Mais de nouvelles
sociétés commencent à s'imposer sur le marché (3D mentes notamment),
grâce en particulier au festival Anima Mundi qui joue le rôle
essentiel de révélateur.
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