A n'en pas douter le festival Confrontation de Perpignan est
un bon festival. Fidèle à son projet de réflexion historique
(Histoire et Cinéma/Histoire du cinéma), il a, cette année
encore, témoigné d'une vitalité plus qu'honorable, en offrant
un spectacle stimulant et revigorant.
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Intitulée Ecrans Japon,
la manifestation abordait pour la première fois le cinéma
asiatique. Si le choix s'est porté sur le Japon, c'est
que l'on crut y trouver un possible miroir, tant il n'est
pas d'étrangeté qui ne s'apprivoise sur le mode de la reconnaissance,
nous précisait Michel Cadé, directeur du festival, en préambule.
Son intuition devint un programme, son possible miroir s'avéra
être à deux faces.
En effet, non content de nous offrir un panorama du cinéma
japonais, le festival proposait une série d'oeuvres occidentales
où se donnait à voir quelque chose du Japon. Ou plutôt quelque
chose de l'idée que nous nous en faisons, de l'image que nous
lui attribuons de ce côté-ci de la planète. Autant dire un
voyage au Japon d'un genre unique. Un voyage dans l'imaginaire
collectif, au coeur du lieu commun, aux confins de la représentation.
L'occasion de s'interroger sur ce que reproduit du Japon le
cinéma occidental, sur ce que reproduit de nous cette représentation
du Japon, et quelle(s) représentation(s) de nous cela induit-il
(ou pas) dans le cinéma japonais.
Mais attention ! à Confrontation,
la réflexion ne s'affiche pas de façon ostentatoire. Elle
est souterraine, en devenir. Organisé et animé par une équipe
de passionnés, ce festival jouit d'une ambiance pour le moins
bon enfant, aux antipodes d'une arrogance de circonstance.
Si les tables rondes ont souvent du mal à trouver un équilibre
entre érudition brute et généralités vagues, la vitalité s'y
mesure à l'aune des discussions et débats qui éclosent en
marge des projections : dans les couloirs du Palais, à la
faveur d'un bon repas : confrontation et plaisir. Le festival
de Perpignan est résolument un relais, à forte valeur initiatique
: il propose des pistes que chacun peut emprunter à sa guise
mais n'impose pas de cadre théorique (en dehors de la programmation).
Il privilégie une approche conviviale, chaleureuse et festive
du cinéma.
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