Durant
sept jours, du 2 au 9 octobre, a eu lieu à Annecy la 19e édition
du Festival du cinéma italien. Ce festival fut créé au début
des années 80, au moment où le cinéma italien se vivait en
crise avec une baisse des fréquentations du public en Italie,
ainsi qu’une perte de crédibilité sur la scène internationale.
Il fallait le relancer à l’étranger et surtout faire le point
sur les nouveaux talents. Quelques cinéastes comme les frères
Taviani, Pupi Avati et Nanni Moretti ont su cristalliser autour
d’eux un certain renouveau. Surtout Moretti qui n’a cessé
de gagner en popularité jusqu’à son dernier succès public
et critique avec La chambre du fils. C’est d’ailleurs
Moretti, tout auréolé de sa palme d’or, qui fut cette année
l’invité d’honneur du festival qui lui consacra une intégrale. |
Mais derrière Moretti qui
fait désormais figure de grand frère, considéré par certain
comme un maître d’aujourd’hui, existe-t-il réellement de nouveaux
cinéastes prêts à relancer un cinéma qui reste pour l’essentiel
plutôt moyen ? Pendant longtemps le cinéma italien s’est
englué dans un marasme qui touche, il est vrai, l’ensemble
de la production européenne : scénarios médiocres, réalisations
sans idées, manque d’audaces formelles. Mais le regain de
popularité du cinéma italien dans son propre pays, devant
les plus grosses machines américaines, et l’étendard Moretti
dans le monde, suffisent-ils à considérer la production italienne
comme impliquée dans une dynamique de qualité cinématographique
ascendante.
On a pu en juger, avec au festival d’Annecy une sélection
de 9 films en compétition et un panorama des films récents
des saisons 2000/2001.
Sujets conventionnels
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Dans l’ensemble, la production
la plus récente montre indubitablement un changement des habitudes
cinématographiques : il est significatif par exemple
que de nombreux films soient désormais tournés dans l’ensemble
du pays, décrivant la réalité socio-économique de régions
forts différentes entre elles, certains réalisateurs prenant
volontairement distance avec Rome et son lourd héritage culturel,
sans toutefois se réclamer d’une école du sud. C’est le cas
de Vincenzo Marra ou d’Antonietta De Lillo, réalisateurs napolitains,
qui enracinent leur cinéma dans la réalité de leur ville.
Les nouveaux réalisateurs italiens veulent parler de notre
époque, des rapports sociaux d’aujourd’hui, de la vie en Italie,
de la difficulté de se sentir Italien et Européen, questions
qui semblent traverser tout le cinéma européen en ce moment.
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