Annuaire boutique
Librairie Lis-Voir
PriceMinister
Amazon
Fnac

     



 

 

 

 

 
CINESPANA - FESTIVAL DU CINEMA ESPAGNOL DE TOULOUSE
Compte rendu
Par Cyril JOHANNEAU


RIEN SUR IBERE

Comment la contestation se fait dure face à une sélection des plus molles…


On a connu des sifflets et des huées à l’annonce de palmarès de festivals notoires. Certainement rien, cependant, à côté de ceux réservés au jury du Sixième Festival de Cinéma Espagnol, Cinespaňa. Ce jury, composé cette année de journalistes et de professionnels de la profession (suite à la défection, entre autres, de sa présidente Bernadette Laffont), a rendu copie quasiment blanche après une délibération de deux petites heures : un palmarès amputé, sans Grand Prix ni confettis.

  Objectif Cinéma (c) D.R.

Nonobstant le “ village espagnol ”, généreusement pourvu en tapas et sangria (une aubaine, maintenant que de l’eau de javel coule de nos robinets toulousains depuis que l’explosive usine AZF a déversé ses cuves d’ammoniaque dans la Garonne), Cinespaňa n’a jamais laissé éclater la vitalité et la santé du cinéma ibérique. Si bien que la cérémonie de clôture a damé le pion à dix jours de festival et emporté la palme de la jubilation. En rappelant simplement mais radicalement aux programmateurs qu’un festival n’est que la somme qualitative des films qu’il présente aux spectateurs, le jury a contesté de manière juste et saine la faiblesse et la banalité cinématographiques des sept longs métrages en compétition cette année. Plus qu’une contestation, en fait, un acte de résistance absolument jouissif et l’expression du désir d’un cinéma vivant et intransigeant.

En ne décernant, à l’unanimité, aucun prix pour le meilleur film, le meilleur scénario et la meilleure musique, le jury a plus que certainement fait acte de salubrité publique et rendu un immense service au festival en refusant de cautionner un penchant marqué pour une esthétique de plus en plus télévisuelle où dominent la complaisance et la facilité.