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7e Rencontres Internationales de cinéma (c) D.R. 7e RENCONTRES INTERNATIONALES DE CINEMA

Forum des images
Paris
Par Marc LEPOIVRE


DES FILMS ET DES HOMMES

Les Rencontres internationales de cinéma à Paris portent bien leur nom car plus que d’un festival de cinéma, il s’agit de rencontres. Entre un film et le public bien sur, mais encore entre les réalisateurs (très souvent présents) et les spectateurs, et plus pragmatiquement, entre le film et des distributeurs potentiels car les films présentés, pour la plupart n’ont pas de distributeur. Il y a donc un enjeu commercial non négligeable dans cette manifestation qui se double d’un enjeu esthétique et politique : en effet, on se doute bien qu’il y a une chance de voir des films inhabituels, originaux, rares, fragiles, audacieux etc. ; des films sortant des circuits du cinéma commercial et échappant peut être aux standards de production. De fait, les films présentés laissent une impression de proximité, d’humanité ; derrière, on sent toujours des hommes, des femmes, des auteurs, avec leur sensibilité, leurs idées, leur vision du monde (éventuellement leur talent). Ce ne sont pas de grosses machines impersonnelles dénuées de propos ou de pensée. Voilà sans doute l’une des raisons pour lesquelles il règne une ambiance plutôt conviviale (enfin n’exagérons rien), exploit d’autant plus remarquable à Paris et surtout dans le cadre aussi froid et austère du Forum des Halles. Ici, les gens sont détendus, accessibles, à l’écart de toute pression médiatique. On a parfois l’impression d’un petit festival de province importé dans un des endroits les plus sinistres et impersonnels de Paris.


  Promises  (c) D.R.

Une diversité assez informelle dominait l’ensemble de la sélection car ces rencontres n’ont pour ambition que de témoigner de l’état du cinéma mondial. Difficile donc de dégager un bilan cohérent mais on peut d’emblée faire quelques remarques. Sur le plan technique et formel, on note une généralisation du format DV, dont le format gonflé n’est pas toujours distinguable d’un autre format comme le super 16 par exemple. On utilise ce format vidéo pour le documentaire bien sûr mais aussi de plus en plus pour la fiction et parfois pour un genre bâtard situé entre les deux, comme le documentaire fictif ou la fiction documentaire.

Justement, la sélection accordait une place assez grande au genre documentaire et à des films très réalistes. D’ailleurs le prix du public était attribué à un documentaire, le très beau Promises, consacré à la perception de la crise du Proche-Orient par des enfants juifs et palestiniennes (cf. article de Benjamin Bibas). De façon générale, on remarque que les Rencontres privilégient des films à dimension politique ou sociale (plutôt que des films intimistes par exemple).