Vendredi 21 décembre
Princesse Arete (Arete-hime) de Sunao Katabachi
Dessin animé, 2001, 105 min, 35 mm, couleur, VOSTF
Dans un royaume médiéval, la jeune princesse
Arete vit recluse dans un donjon dans l’attente de celui qui
la délivrera. Sa main fait l’objet d’un concours de chevalerie,
la cour envoie les chevaliers prétendants dans les contrées
les plus lointaines et les plus exotiques à la recherche d’objets
magiques. Un beau jour, brisant le statu quo soigneusement
mis en place par les ministres afin de recueillir toujours
plus d’objets magiques, un véritable magicien vient à paraître.
Il obtient la main de la princesse et l’enferme à son tour
dans son château perdu dans une contrée aride et désolée.
Commence alors une nouvelle attente.
Il s’agit ici d’une fable médiévale, l’image
de la princesse apparaît après un long travelling arrière
découvrant une tapisserie. Arete surgit dans un décor figurant
la légende, elle est la légende, la légende peut alors commencer,
prendre vie. Comme beaucoup de héros légendaires, une question
simple se pose à cette princesse : existe-t-il un sens
à la vie ? Représentée de petite taille, elle apparaît
écrasée par le poids d’un destin qu’elle ne maîtrise pas,
à l’image de la démesure du château dans lequel elle vit.
Katabachi abuse peut-être trop des travellings et autres inserts
pour justifier le mal être, le questionnement perpétuel qui
habite la princesse. Le château, symbole par excellence de
l’enfermement moral et physique d’Arete, est dépeint dans
ses moindres détails, la bande sonore participe aussi de cet
isolement du personnage. Point de musique ni de chants, seuls
les bruits des pas dans les couloirs, les grincements des
portes, les froissements des tissus percent le silence accentuent
ce sentiment de claustration. Il s’agit pour chaque spectateur
de comprendre le message du film : Princesse Arete
est une quête. La quête essentielle : trouver
le sens de sa propre vie. Le cinéaste Katabachi nous apporte
un indice de réponse : vivons avec les autres, à l’image
de la population du château du sorcier délivrée de la soif
par l’action de la princesse. Soyons au monde.
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Il existe une belle revue « Anim Land »
consacré au cinéma d’animation et au manga. Le numéro
3 Hors Série de Janvier 2000 propose un dossier
pour la sortie du film Princesse Mononoke
ainsi qu’un dossier sur son auteur Myazaki ;
une rétrospective des studios Ghibli, et une rencontre
avec le cinéaste Takahata.
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