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  Lips to lips (c) D.R.
L’autre grosse sensation venue du passé a bien sûr été la projection de Kagemusha, L’ombre du Guerrier de Kurosawa version director’s cut. Cette formidable parabole sur les apparences du pouvoir avait été amputée de 35 minutes en 1980 par Georges Lucas et FF Coppola (alors producteurs du film) qui ne voulaient pas effrayer le public occidental avec un film trop long. Au final le montage du film dans sa version japonaise est plus contemplative, mais les scènes ajoutées ne modifient sensiblement pas ce film. Cependant, voir ce chef d’œuvre sur grand écran avec une copie neuve, permet de mieux appréhender les enjeux d’un cinéma exigeant, pictural jusqu’à l’extrême, enrichi d’une direction d’acteurs ultra méticuleuse. Dès lors, nous ne saurions trop vous conseiller de prendre rendez-vous pour la prochaine diffusion du film au Max Linder Panorama.

Après la récente diffusion et l’engouement critique de The mission (2000) de Johnnie To, le 4ème festival du film asiatique de Deauville se devait de rendre hommage à un des cinéastes les plus en vogue de Hong Kong. Au programme, quatre films dont son nouvel opus intitulé Full time killer (2001). Réalisateur prolifique qui suit les traces de ses ainés précurseurs (John Woo, Tsui Hark) d’un genre nommé " gunfight ", Johnnie To nous livre un long métrage formaté sur mesure pour les puristes de ce style cinématographique. Tous les ingrédients de ce concept esthético-commercial sont présents, de l’impressionnante chorégraphie au montage ultra rapide, de l’omniprésence musicale à l’outrance de la violence, ce film nous dévoile le sens de la mise en scène de Johnnie To. Restent toutefois certaines carences narratives, malgré une indéniable envie de recherche scénaristique, nous avions déjà découvert la fin qui, trop évidente, conclut un exercice de style, certes maîtrisé, mais néanmoins nous laissant sur notre faim. Nous resterons donc sur l’inconditionnel succès de The Mission.



PEINE A VOIR

Life (c) D.R.

Le film DV fait son apparition et, logiquement, au vu de la médiatisation de ce nouveau support, nous nous attendions à voir quelques films audacieux. Quand fut-il ? Sur l’ensemble de la programmation, deux films tirent leur épingle du jeu et démontrent une inventivité indéniable. Il s’agit de Gips (2000) de Akihiko Shiota (Japon) que nous n’avons pu voir, pour cela, nous nous en remettons au parti pris du Jury (Lotus du meilleur film DV). En revanche, nous avons pu assister à la projection de Tokyo Trash Baby (2000) de Ryuichi Hiroki. Un scénario original (Miyuki, une jeune femme est amoureuse d’un de ses voisins, elle apprend à mieux le connaître en fouillant dans ses poubelles), une vraie direction d’acteurs, un travail sur l’image, un cadrage et un montage qui souvent surprennent. Toutefois, les vingt dernières minutes sont longues et nous sentons, qu’à court d’imagination, le cinéaste pousse trop longtemps son envie de tourner un standard d’une heure trente. Le reste de la compétition est extraordinairement décevante et dépourvue d’intérêt, Lips to Lips (2000) de Amir Muhammad (Malaisie), The Small Miracle (2000) de Kenneth Bi (Hong Kong), Hype (2000) de Vincent Wong (Singapour) font pâle figure face à leurs concurrents. Aussi, malgré son titre alléchant, The Man who Watched too Much (2000) réalisé par le coréen Son Jea-Goun ne rattrape rien…Une base scénaristique intéressante : les tribulations d’un tueur fanatique de Sir Alfred Hitchcock. Quelques gags à relever, mais rien qui vaille la peine de rester assis devant ce film pendant 1h 40, là ou 15 minutes auraient largement suffi. Au final, qu’il s’agisse du traitement de l’image, du son, du jeu d’acteur, du scénario, …, tous ces films ne peuvent cacher leur manque de créativité et surtout leur navrante naïveté. On en viendrait à penser que le support DV entraîne une médiocrité inexorable, alors que nous savons qu’il n’en est rien. En bref, une compétition que nous qualifierons de première mouture timide, sauvée par un Japon ambitieux et innovant.