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Rencontres audiovisuelles de Lille (c) D.R. LES RENCONTRES
AUDIOVISUELLES DE LILLE

26 avril au 4 mai 2002
Lille
Par Yves GAILLARD


Le festival des Rencontres Audiovisuelles se tenait pour la deuxième année consécutive à Lille, du 26 avril au 4 mai 2002.



  Escarpin (c) D.R.

À l’origine des Rencontres, l’organisation, par l’association MAP Vidéo, d’ateliers de réalisation et de tables rondes parallèles au festival du court-métrage de Lille. En 2001, grâce au soutien désintéressé de l’ingénieur du son Jean-Pierre Ruh, président de MAP Vidéo, et de la confiance des instances culturelles régionales, la première édition des Rencontres Audiovisuelles voit le jour. Elle allie déjà une compétition et une section " Cartes Blanches ", programmées dans une unique salle lilloise, et l’organisation de rencontres pros-amateurs et d’ateliers de réalisation

Cette seconde édition prenait cette année une ampleur étonnante. L’ambition fondatrice d’élaborer un carrefour entre professionnels, amateurs et – en 2002 - grand public, se déclinait ainsi dans pas moins d’une dizaine de lieux répartis dans toute l’agglomération lilloise, avec un nombre de projections et d’activités (forum, débats, conférences, ateliers de réalisation) équivalents…par jour. Cette édition s’inscrivait donc dans une double démarche d’approfondissement : tout d’abord un perfectionnement de l’orientation professionnelle et didactique des Rencontres, avec le souci d’aborder tous les secteurs de la création audiovisuelle (de l’animation-Flash à l’art vidéo), et l’organisation de " journées pros " consacrées au multimédia et au numérique, accompagnées de " tables rondes " réunissant des professionnels autour des problématiques de l’audiovisuel et de " rencontres avec des pros " notamment Jean-Pierre Lelong (bruiteur), Raoul Coutard (chef opérateur), Rémi Julienne (cascadeur) ou encore Marie-José Yoyotte (monteuse). La présentation des travaux réalisés en 2001 par l’ESRA et Supinfocom, suivies de rencontres avec leurs étudiants, créait également un lien avec les écoles de cinéma.

Pirated (c) D.R.
Ensuite, le développement de la partie proprement festivalière, avec la création de deux nouvelles sections : une compétition " animation " à la richesse encourageante, et une " compétition Internet ", accessible en ligne. Les " Cartes Blanches " accordées à des acteurs de la diffusion et de la promotion de court-métrages, festivals ou distributeurs, étaient cette année déclinées selon trois axes : animation, fiction, et expérimental. Cette volonté de toucher un public très diversifié par la diversité des activités proposées se traduisit, même pour un spectateur assidu, par l’impossibilité d’assister à toutes les activités. D’autre part, pour la partie proprement festival (à l’exclusion donc des ateliers de réalisation qui remportèrent un franc succès), le public n’était pas vraiment au rendez-vous, malgré l’inscription en plein centre-ville. Pour les séances " Cartes Blanches " et les différentes compétitions, bien que projetées dans l’enceinte de " l’UGC Cité-Ciné " lillois, le nombre d’entrées restait inférieur (avec cependant un intérêt plus marqué pour l’animation et l’expérimental), à ce qu’était en droit d’attendre les organisateurs des Rencontres. Au cours des tables rondes, le public présent, intimidé, ne sût pas profiter de l’espace de parole que permettaient ces petits comités ; et les médiateurs étaient bien souvent plus occupés à faire circuler un micro inutile au lieu de relancer le débat. Dans ces conditions, les échanges dépassèrent rarement le niveau de l’informatif, à quelques exceptions près (" histoire de l’animation " et la journée " multimédia ", pour ce que j’en ai vu) et ce malgré la qualité des intervenants : Yann Beauvais cinéaste et cofondateur de Light Cone, Georges Bollon du festival de Clermont-Ferrand, où encore Stéphane Pozderec, Délégué Général du SNPT, pour ne citer qu’eux.

On peut, sans crainte de se tromper, avancer une explication : le festival intervenant dans l’entre-deux tour des élections présidentielles, le public étudiant, potentiellement susceptible d’assister aux Rencontres, n’avait peut-être pas la tête aux images, et préféra accomplir son devoir civique en allant manifester (10 000 personnes à Lille…)