À l’origine des Rencontres,
l’organisation, par l’association MAP Vidéo, d’ateliers
de réalisation et de tables rondes parallèles
au festival du court-métrage de Lille. En 2001, grâce
au soutien désintéressé de l’ingénieur
du son Jean-Pierre Ruh, président de MAP Vidéo,
et de la confiance des instances culturelles régionales,
la première édition des Rencontres Audiovisuelles
voit le jour. Elle allie déjà une compétition
et une section " Cartes Blanches ", programmées
dans une unique salle lilloise, et l’organisation de rencontres
pros-amateurs et d’ateliers de réalisation
Cette seconde édition
prenait cette année une ampleur étonnante. L’ambition
fondatrice d’élaborer un carrefour entre professionnels,
amateurs et – en 2002 - grand public, se déclinait
ainsi dans pas moins d’une dizaine de lieux répartis
dans toute l’agglomération lilloise, avec un nombre
de projections et d’activités (forum, débats,
conférences, ateliers de réalisation) équivalents…par
jour. Cette édition s’inscrivait donc dans une double
démarche d’approfondissement : tout d’abord un
perfectionnement de l’orientation professionnelle et didactique
des Rencontres, avec le souci d’aborder tous les secteurs
de la création audiovisuelle (de l’animation-Flash
à l’art vidéo), et l’organisation de " journées
pros " consacrées au multimédia et
au numérique, accompagnées de " tables
rondes " réunissant des professionnels autour
des problématiques de l’audiovisuel et de " rencontres
avec des pros " notamment Jean-Pierre Lelong (bruiteur),
Raoul Coutard (chef opérateur), Rémi Julienne
(cascadeur) ou encore Marie-José Yoyotte (monteuse).
La présentation des travaux réalisés
en 2001 par l’ESRA et Supinfocom, suivies de rencontres avec
leurs étudiants, créait également un
lien avec les écoles de cinéma.
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Ensuite, le développement
de la partie proprement festivalière, avec la création
de deux nouvelles sections : une compétition " animation "
à la richesse encourageante, et une " compétition Internet ",
accessible en ligne. Les " Cartes Blanches "
accordées à des acteurs de la diffusion et de
la promotion de court-métrages, festivals ou distributeurs,
étaient cette année déclinées
selon trois axes : animation, fiction, et expérimental.
Cette volonté de toucher un public très diversifié
par la diversité des activités proposées
se traduisit, même pour un spectateur assidu, par l’impossibilité
d’assister à toutes les activités. D’autre part,
pour la partie proprement festival (à l’exclusion donc
des ateliers de réalisation qui remportèrent
un franc succès), le public n’était pas vraiment
au rendez-vous, malgré l’inscription en plein centre-ville.
Pour les séances " Cartes Blanches "
et les différentes compétitions, bien que projetées
dans l’enceinte de " l’UGC Cité-Ciné "
lillois, le nombre d’entrées restait inférieur
(avec cependant un intérêt plus marqué
pour l’animation et l’expérimental), à ce qu’était
en droit d’attendre les organisateurs des Rencontres. Au cours
des tables rondes, le public présent, intimidé,
ne sût pas profiter de l’espace de parole que permettaient
ces petits comités ; et les médiateurs
étaient bien souvent plus occupés à faire
circuler un micro inutile au lieu de relancer le débat.
Dans ces conditions, les échanges dépassèrent
rarement le niveau de l’informatif, à quelques exceptions
près (" histoire de l’animation " et
la journée " multimédia ",
pour ce que j’en ai vu) et ce malgré la qualité
des intervenants : Yann Beauvais cinéaste et cofondateur
de Light Cone, Georges Bollon du festival de Clermont-Ferrand,
où encore Stéphane Pozderec, Délégué
Général du SNPT, pour ne citer qu’eux.
On peut, sans crainte
de se tromper, avancer une explication : le festival
intervenant dans l’entre-deux tour des élections présidentielles,
le public étudiant, potentiellement susceptible d’assister
aux Rencontres, n’avait peut-être pas la tête
aux images, et préféra accomplir son devoir
civique en allant manifester (10 000 personnes à Lille…)
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