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La puissance de " l’Empire ", on le sait, repose sur sa capacité à fabriquer des mythes à la puissance de séduction universelle. Avec humour, le court-métrage de Walter Salles et Daniela Thomas, Embaladores, s’inscrit dans une thématique hollywoodienne classique : la confrontation entre les " petits " et les " grands ", entre culture populaire et culture dominante. En nous amusant avec des improvisateurs des rues, avec comme pont de mire de leur verve les blockbusters comme Titanic, Salles met en lumière la capacité de récupération qui fonde la culture populaire. Paradoxalement, on pourra regretter que Embaladores n’offre que le " folklorisme " comme alternative à la " grande menace " américaine; l’image du Grand Sud reconduite comme un paysage bariolé, est quasi-identique à ce qu’ont pu en montrer d’autres cinéastes – on pense beaucoup à Buena Vista Social Club et son esthétique de carte postale.

  Buena Vista Social Club (c) D.R.
Anak Alal du cinéaste malais Osman Ali s’inscrit, lui aussi, dans le territoire des icônes, où s’indistincte la fiction hollywoodienne et la légende traditionnelle. S’offrant comme l’ombre d’une idylle impossible entre une princesse-danseuse et un pauvre clochard, le film de Osman Ali emploie le récit mythique comme un tamis. L’idylle muette, et par elle une possible union des cultures, est condamnée d’avance par la perte d’une gestuelle commune : la danseuse et son art, le sens contenu dans la codification de ses gestes, échappe autant au spectateur qu’aux autres personnages. Le filmage en Super 8 et le dérisoire ludique d’un symbolisme volontairement stéréotypé réduisent le récit mythique à une succession de topos constamment disjoints du réel. Dès lors, c’est dans les interstices du récit que se dessine une réalité sordide et désolée. Faute d’une expression partagée du sentiment, les gestes et les codes s’éparpillent, le réel se délite. Jusqu’au meurtre de la danseuse, où l’amant retrouve des postures de western pour assassiner l’icône traditionnelle.

La réponse peut-être la plus bouleversante fut celle de Pedro Costa. En trois minutes, et deux plans (un soldat en armes, au repos, comme hésitant encore à engager le combat, et l’image d’un nouveau-né) son film sobrement intitulé Sans Titre accole le contradictoire, conjugue la brutalité indispensable à toute résistance et l’espoir tout aussi nécessaire d’un recommencement.




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