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D’autres courts-métrages
d’animation, en pâte à modeler notamment Un
appétit féroce et Au menu, cochon
pour tout le monde, ou dessiné tel Le grand
huit enchantèrent le public selon ce principe
surréaliste que nous éclaire Barthélemy
Amengual dans son étude du genre (se référer
à la note). Mais ils furent tous éliminés
du choix d’élection du jury professionnel, en raison
même de sa brillante maîtrise coupable. Les élèves
avaient reçu la collaboration des studios Folimage
et le doute n’était plus de mise : ce n’était
pas un film d’enfants. Nous retombions dans cet anathème
de la quête du geste virginal, en dépit du plaisir
immense que nous avions ressentis à la projection.
Folimage est une structure professionnelle reconnue dans le
monde entier, un laboratoire et une école d’animation
située à Valence qui fournit un travail pédagogique
d’importance. Ecarter ces contributions et travaux d’équipe
au nom de la virginité du geste relève d’une
incompréhension dommageable et pour les enfants et
pour le public. Cependant, d’autres films plus " naïfs "
dans leur traitement formel relevaient d’une pertinence cinématographique,
tel Frontignan et le voyage des ballons (classe
de CP, école des Terres Blanches de Frontignan) qui,
par le récit d’un voyage, des ballons coloriés
au crayon à papier sur des grandes feuilles blanches,
messagers pour tous les enfants du monde, élabore les
principes de la narration cinématographique. L’échelle
des plans à choisir pour les ballons, le plan comme
unité de temps et d’espace unique, et surtout comment
rendre le mouvement des ballons qui volent au ciel avec des
dessins figés ? La tempête des ballons relève
du sublime où subrepticement revient à ma mémoire
une autre tempête que filma en son temps Victor Sojström
(Le Vent) où la chevelure de Lilian Gish embrasait
l’écran. Ici, point d’érotique du souffle céleste
mais une croyance en autrui lorsque la voix du narrateur (un
jeune garçon) conclut sur ces paroles dignes d’un grand
cinéaste " nous ne savons pas où vont
arriver nos dessins ". La réception est affaire
de point de vue et ce film impose le spectateur dans une attente,
un désir et une mélancolie certaine. Le film
reçut le Prix Spécial du Jury.
Quant au récit
naturaliste d’amour, deux films sortent du lot : Théo
la star (fiction d’une classe de CM1, école de
Gournay en Braye) et Graffitis (classe de CM2,
école de Vic-sous-Thil). L’un relève du genre
romanesque efficace : comment concilier l’amour du foot
et l’amour pour une fille ? Vous devinez la réponse…un
brin cynique : dénicher une fille qui aime le
foot ! Le machisme commence en culottes courtes. Quant
au second, il est le produit d’une libre adaptation d’une
bande dessinée, Véronique et Jeannot "
où là encore, l’enjeu est l’amour. Mais les
rôles sont inversés car foin du machisme, place
au féminisme chipie ! Où l’on songe aux
délices que Georges Cukor faisait subir à Spencer
Tracy avec la complicité de Katharine Hepburn (Madame
porte la culotte). Ce qui troue la narration filmique
est une curieuse mise en abyme avec l’utilisation d’un plateau
télévisuel comme garant de la vérité
(c’est le présent du film) avec une jeune journaliste
brune qui fait raconter à l’auteur présent sur
le plateau le récit des deux protagonistes (la jeune
fille et le jeune garçon en flash-back). Assez troublant
comme dispositif, où l’on a l’envers du décor
ou du moins sa fabrique.
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1) " Je suis suspendu,
tout entier à ce souffle, ces lèvres
inimaginables qui ont pris la forme d’images.
L’écran désormais n’est plus que
le lieu d’une parole ; le film un poème,
une incantation figurée. " Barthélemy
Amengual, " le cinéma d’animation,
expression privilégiée du surréalisme
à l’écran ", Du Réalisme
au Cinéma, Paris, Nathan, 1997
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Régie Môme :
Chantal Dubreuil (coordinatrice) et Christophe
Fraudin (réalisateur). Le conseil d’administration
est composé de professionnels de l’image
et de l’audiovisuel, de la communication, des
pédagogues et des parents, avec la classe
Carambole de Saint de Braye 2002.
Le parrain
: Thierry Robert fut le parrain de Carambolimages
2002, réalisateur pour la télévision
avec entre autre, présenté cette
année, KO debout documentaire sur
le groupe Les Têtes Raides.
Les invités venus participer
à Carambolimages 2002 : le
groupe de rock Les Têtes raides, Brice Ournac
(doubleur et jeune comédien), Bruno Luchioni
(sound designer de génériques pour
ARTE et MTV), Patrick Charpentier (champion du
monde de boxe), Alain Layrac (scénariste),
Patrick Morin (compositeur), Marc Guerini (musicien),
Camille Chesnal (ingénieur du son), Philippe
Dupuis (réalisateur), Thomas Fersen (chanteur),
Laurent Charbonnier (réalisateur), Christian
Maire (auteur compositeur), Sylvain Diamant (bruiteur
et musicien).Bernadette Desprès (illustratrice)
et Laurent Pasquier (doubleur et comédiens).
Films sélectionnés
à Carambolimages 2002
Les zinzins
ont faim,
animation, école de Saint-Jean de Braye
La Dame et le quincailler, fiction, école
de Bauné de Baunécole
Le Grand Huit, animation, CE2 et CM1 de
l'école de Baunécole
Théo la star, fiction, CM1 école
de Gournay en Braye
Un appétit féroce, animation,
d'Aubenas et Folimage
Graffitis, fiction, école de Vic-sous-Thil
La Nouvelle Vie d'Isabelle, animation,
Montargis
Carambolimages
- Régie Môme
Site : Http://www.carambolimages.com
Mail : chantal-carambolimages@wanadoo.fr
Renseignements : 01 02 38 21 56 29
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