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  Etre et avoir (c) D.R.

La lumière revient dans la salle. Les spectateurs sont émus. On revient attendri de ce voyage à Saint-Etienne-sur-Usson dans le Puy de Dôme. Très vite, après l’arrivée du réalisateur et de l’instituteur, les questions ne tardent pas à fuser. Tout d’abord, le problème des classes uniques. Et si c’était une classe idéale ? Non, pas d’idéalisme, juste un hommage rendu au métier d’enseignant. Enseigner, c’est jouer un rôle, du moins dans la vie des élèves, et il ne fut pas difficile de passer devant la caméra ainsi, d’autant plus que la classe devait apprendre à vivre en collectivité avant toute chose. La question du réel parfois plus fort que la fiction, ensuite. Nicolas Philibert répond : filmer à bonne distance tout comme on enseigne à la bonne distance, entre autorité et affection. La caméra s’est faite invisible mais pas cachée… C’est une question esthétique et morale. La confiance naissait à la source du respect. Ne pas se faire oublier mais discret et attentif. Comment le tournage a-t-il été présenté aux enfants ? Eh bien il sont venus voir dans l’objectif de la caméra les uns après les autres. Jojo a même déclaré : " ça y est, monsieur, moi aussi je l’ai vu le film ! ". Un spectateur enchaîne avec la vision d’un monde en voie de disparition… L’école de Jules Ferry plutôt que celle de Luc Ferry… ? Un conte, ce film ? Non, surtout une histoire de sociabilité, une histoire tout court même. " Pas d’ordinateurs dans la classe ? " lance quelqu’un d’autre, en insinuant le passéisme de cette école rurale. Si ! Il y a cinq ou six ordinateurs, mais on ne les voit pas dans le film, le montage a nécessité des coupures, toutes les scènes n’y sont pas… Ainsi on ne voit pas les cours d’anglais, de musique, d’arts plastiques… entre autres. Enfin, on parle de la scène de multiplication. Tout le monde attendait une remarque à ce propos. Ainsi une femme avoue avoir ri, mais pas aux dépens des protagonistes, plutôt avec eux. Pourquoi ? Parce que c’est une situation que tout parent a vécue. Pour l’anecdote, Nicolas Philibert raconte : il avait d’abord donné une division, et comme cela ne durait pas assez longtemps, il a proposé une multiplication. Toute la famille s’est impliquée, vu le blocage du garçon. La gifle de la mère a-t-elle été motivée par la présence de la caméra ? Peut-être. Il y a du jeu quand on filme...

D’autres spectateurs parlent ensuite de séparation à la fin de chaque année scolaire, de la violence à l’école, pour revenir enfin à la problématique du vrai et du fictif dans le documentaire : choix d’une école, du tournage avec des scènes inventées, du montage des séquences… L’essentiel étant de faire passer une vérité. La place du producteur aussi : quelqu’un qui va chercher de l’argent, en France en tout cas ! Le mot de la fin fut celui de l’état d’esprit au début du tournage : être complètement disponible, très intuitif et vierge d’esprit justement. Aussi important que les deux verbes qui constituent les deux auxiliaires de la langue française, et qui forment par là même un titre simple et philosophique, éclairant en un mot. Surtout à une époque où les zones d’ombre, destructrices et tyranniques, gagnent à être mises en lumière pour se métamorphoser en espace de liberté et de création. L’avenir des enfants nous le rappelle, sans fin ni cauchemar.




Être et avoir
 : site officiel du film




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1978 La voix de son maître (co-réalisé avec G. Modillat)
1979 Patrons / Télévision (co-réalisé avec G. Modillat)
1985 La face nord du camenbert
1986 Christophe
1986 y'a pas d'malaise
1987 Trilogie pour un homme seul
1988 Vas-y Lapébie !
1988 Le come-back de Bacquet
1990 La ville Louvre
1992 Le pays des sourds
1994 Un animal, des animaux
1996 La moindre des choses
1998 Qui sait
2002 Etre et Avoir