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Etats généraux Lussas 2002 (c) D.R. ETATS GENERAUX
LUSSAS 2002

Projection chez l’habitant
Par Yves GAILLARD


--- 18h30 ---

Serge Vincent et Gales Montcomble, leurs organisateurs depuis les origines, m’expliquent les particularités des projections organisées chez l’habitant. L’après-midi touche à sa fin ; et le temps de l’apéritif, ils me retracent l’historique d’Ardèche Images, et de ces mystérieuses séances en huis clos.

" Le nombre de spectateurs est variable, mais cela tourne autour d’une quinzaine de personnes : la famille, les amis, les gens du village…Mais c’est différent à chaque fois. Ce soir, il y aura du monde, une quarantaine de personnes. On maintient une mixité : on propose les projections aussi bien chez des familles ardéchoises depuis la nuit des temps, et aussi chez des familles fraîchement arrivées, comme celle de ce soir. Ils habitent Lussas depuis un an environ.

Pour la programmation des séances, on choisit trois à cinq films que l’on devine être susceptibles d’intéresser la famille qui nous invite, en se basant sur des critères assez subjectifs. Le film choisi, on propose au réalisateur de venir présenter son film, et se confronter à ce public. Les projections chez l’habitant se pratiquent depuis toujours, au moins depuis la création d’Ardèche Images en 1976. Il y a d’ailleurs une longue histoire de la projection itinérante dans la région. On a commencé à projeter en 16 mm, mais c’est devenu difficile aujourd’hui car il y a de moins en moins de copies 16 mm, susceptibles d’être distribuées et diffusées. Donc nous sommes d’abord passés à la VHS : on montrait le film sur le téléviseur familial, dans le salon. Cela permettait aux gens de voir autre chose que ce qu’ils ont l’habitude. Maintenant, on projette avec un vidéo-projecteur, sur écran.

Au début, des Etats Généraux, il y avait de réelles actions de communications locales, avec des affiches, des annonces dans les journaux locaux. Mais depuis trois ou quatre ans, tout cela a été totalement abandonné : les Etats Généraux sont devenus une sorte d’université d’été autour du documentaire, et la communication se fait à un autre niveau. Mais il y a un revers de la médaille : on trouve peu de lussassois dans les projections. Il y a toutes sortes de préjugés autour du festival, et, au sein de la commune, une opposition tenace, qui a repris du poil de la bête depuis les dernières élections. "

J’avais demandé la possibilité d’assister à l’une de ses projections sans trop y croire, connaissant leur caractère intime. Mais ce soir, c’est différent.

" Habituellement, les projections ont lieu en huis clos. C’est le principe même des projections chez l’habitant : c’est presque un festival " off ", qui a lieu chaque soir des Etats Généraux durant toute la semaine. Mais la famille est d’accord, donc tu peux nous accompagner. "

Je les quitte à l’heure du repas. Rendez-vous est pris au bureau des invités, où attendra aussi la réalisatrice. J’ai le court regret de ne pas avoir emporté d’appareil photo, un support de captation quelconque, car il ne reste pas de traces " matériels " de ces projections. Je m’en remets à ma mémoire, et à mon petit carnet de croquis.