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  Enquête sur le monde invisible (c) D.R.

Si le traitement ne convainc pas, le sens esthétique de Roux est indéniable et les vues aériennes de l’île volcanique, parfois à couper le souffle, seraient dignes d’un film promotionnel pour le tourisme en Islande. Bien sûr, en passant, si vous êtes intéressés par cet Elfland, vous apprendrez que dans la petite localité d’Hafnarfjördur, non loin de la capitale Reykjavik, vous trouverez une carte des êtres invisibles peuplant la commune " en plus des êtres normaux ", comme le dit fièrement le maire.

Si le film prête à sourire - par exemple lorsque le directeur de l’administration des routes dit attendre le déménagement des elfes installés dans des rochers avant de construire une route dans la région - la sagesse de certains témoignages laisse songeur. Je ne dévoile pas le meilleur, je vous laisse découvrir.

Certains passages du film m’ont vraiment fait réfléchir à la probabilité de tels événements. Je citerai en exemple cette institutrice et toute sa classe de collégiens qui racontent tour à tour comment ils ont observé avec stupeur l’apparition d’une sorte de monstre marin dans l’estuaire en face de l’école. Est-il possible qu’il s’agisse d’une hallucination collective? Notre esprit cartésien cherche bien sûr une justification scientifique pour ce genre de phénomène.

Enquête sur le monde invisible (c) D.R.

Mais les réponses apportées dans le documentaire sont franchement décevantes. On y voit deux espèces d’illuminés sortis tout droit d’une mauvaise chaîne câblée, soit un " expert en cosmologie fractale ", une médium qui dit avoir assisté à l’atterrissage d’extraterrestres " que les journalistes n’ont pas vu parce qu’ils étaient sur une autre fréquence ", et un psychologue traçant le plus sérieusement du monde devant nos yeux un croquis représentant le monde des humains et celui de l’au-delà.

Malgré cette série de maladresses et un scénario quelque peu décousu qui pêche par son côté " inventaire ", il ressort du film, il est vrai, une envie de se réconcilier avec la nature et avec des traditions trop souvent éradiquées par un discours judéo-chrétien dominant et une mentalité par trop cartésienne. Les commentaires d’un pasteur et d’un druide (oui oui un vrai druide, avec la barbe blanche, la feuille de gui et le bâton de Merlin l’Enchanteur) sur la suprématie d’une Église catholique fermée à ce genre de croyance dans les autres pays d’Europe ne manquent pas de justesse, à mon humble avis.

L’objectif est de nous convaincre, quoi qu’il en soit, que le monde invisible nous veut du bien et que nous devrions affûter nos petites antennes pour rentrer en contact avec lui plus souvent. On s’appelle et on se fait une bouffe ?


RENCONTRE AVEC JEAN-MICHEL ROUX

  Enquête sur le monde invisible (c) D.R.
D’abord on ne peut s’empêcher de remarquer dans le générique de fin les remerciements de Jean-Michel Roux aux " êtres invisibles qui m’ont guidé ". Ce que n’a pas manqué de souligner une spectatrice. Le réalisateur, qui dit en effet avoir été " hypnotisé par l’énergie locale ", n’est clairement pas un sceptique. Cela vient aussi de son expérience : après une nuit dans un hôtel à Reykjavik, il a confié au propriétaire des lieux qu’une énergie bizarre l’avait empêché de dormir tout à fait tranquillement. On lui a répondu que la maison était effectivement hantée par des fantômes ! D’où la genèse de la visite de l’hôtel par une médium qui entre en contact, en direct, avec des défunts ayant élu résidence dans telle ou telle chambre de l’hôtel.